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Beaux-Arts Magazine et « la poubelle des blogueurs »

Publié le 28 février 2010 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos

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Cher Guillaume Ansanay-Alex,


Merci de m’avoir signalé à travers ton blog Carpe Webem cet article dans Beaux-Arts Magazine consacré à « Ce qui a changé en 2000/2010 » (n° 309). Après « une nouvelle carte de l’art mondial », « l’art, le design et l’architecture sont devenus des must » et « l’esthétique du tout est possible s’est imposée », S.M., l’auteur y évoque en effet le « discrédit des intellectuels » et « la quasi disparition de la critique d’art ».


Après avoir pleuré sur la mort des Barthes, Lacan, Foucault, Deleuze et consorts (il était temps de s’en rendre compte, tu ne crois pas ?...), S.M. y exprime soudain en incise tout son mépris pour les bloggeurs accusés de tenir la « grande poubelle » de l’art. Avant de remarquer – sans peur du paradoxe - que « rarement les œuvres culturelles et plus rarement la pensée n’ont connu une telle popularité ». En elle-même, cette banale et stupide attaque en légitimité n’a pas de quoi nous surprendre : elle signe une nouvelle fois ce combat d’arrière garde mené, dans tous les domaines, par ceux que le mouvement oppresse et qui craignent toujours qu’une autre voie que la leur ne soit ouverte. Une brèche conduisant à une autre façon d’écrire, de lire, de réagir. La nôtre, plus spontanée, plus violente, plus personnelle –en un mot subjective - car dénuée de toutes contraintes liées –au mieux - à la satisfaction d’un public ou d’un lectorat ou –au pire – à une bien pensance.


Pour autant, je ne rejette pas la critique de Beaux-Arts, ni celle d’aucun autre magazine auxquels, comme beaucoup, je suis abonnée depuis longtemps. J’apprécie particulièrement ceux qui, tel Arts Magazine, parlent simplement à tous de ce qui nous touche, défrichent et explorent sans compliquer à l’extrême ou caricaturer. Avec intelligence et sans mépris.


Nous, les bloggeurs d’art, contrairement à ce que pense S.M., ne tenons pas de propos orduriers, ni de discours parfois fumeux, truffés de références à des philosophes ou à des maîtres anciens. Notre pensée est effectivement très éloignée de celle de certains critiques si bien épinglés par Philippe Parreno dans sa vidéo-conférence No more reality ! Nous exprimons nos opinions, et ne les imposons à personne. La critique d’art n’est plus ce qu’elle était au XXe siècle, c’est un fait. Mais si les blogs avaient existé plus tôt, je suis persuadée que ces esprits ouverts et affûtés tant regrettés par S.M. se seraient pour la plupart pris au jeu de l’analyse critique sur le Net.


Alexia Guggémos


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