De mémoire, Shutter Island avait été pour moi une grosse claque. Mais cela fait tellement longtemps que je l’ai lu (à l’époque j’avais emprunté la version grand format à la bibliothèque de ma ville) que la fin flottait indistinctement dans la brume de mes souvenirs avant que je ne la redécouvre hier à l’écran devant la caméra de Scorsese.
Pas de doute, l’adaptation du livre est fidèle. Mais cela suffit-il pour en faire un bon film ?
Un jour avant que je ne le vis, une amie m’a demandé après l’avoir vu s’il fallait comprendre qu’il y avait plusieurs fins possibles. Malgré mes vagues réminiscences, il ne me semblait pas que le livre donnait le choix lorsque l’on refermait la dernière page.
Malgré sa durée (2h17), le film réussit a ne pas vous endormir, quoique certains passages manquent cruellement de subtilité.
Même si j’évite de me pâmer devant Léonardo Dicaprio, j’admets que c’est un excellent acteur et dans ce cas précis, réussit admirablement à nous emmener là où un banal guignol sans talent n’aurait pas même franchi la mer (scène d’ouverture)
Dans le saladier, un tas de bons ingrédients : bon réal, excellents acteurs (n’oublions surtout pas Mark Ruffalo, Ben Kingsley & Max von Sydow entre autres), bonne maitrise de l’intrigue, je n’arrivais pas réellement à savoir en sortant de là ce qui clochait. Et même encore maintenant, j’ai l’impression d’être dubitative concernant le traitement pour lequel a opté Scorsese.
Est-ce parce que j’ai lu le livre ? Ou parce que j’adule l’écriture de Dennis Lehane qui vous prend par la main et vous fait passer de la peur à l’effroi en un saut de ligne.
Ou peut être qu’il manque un je ne sais quoi.
Mystic River, adaptation d’un autre best-seller de Lehane, cette fois-ci dirigé par Clint Eastwood, m’avait semblé plus abouti, pourtant il m’est difficile de vous dire ce qui distingue les deux films.
Shutter Island n’est pas mauvais en soi, mais il laisse un goût d’inachevé.
Je m’en vais de ce pas, relire le bouquin.