L’émission « 45 minutes » diffusée hier soir sur la OULA a été un grand moment de télévision.
Une rencontre rare entre journalisme, société, justice !
Une journaliste qui pousse son enquête jusqu’au bout, jusqu’au ce qu’on appelle en droit « le commencement d’exécution » !
Un sujet social, crucial mais tabou : le trafic de nouveaux-nés, ce commerce ignoble qui sévit autour et dans les maternités des hôpitaux publics, parfois privés.
Une justice qui joue son rôle en organisant l’intervention de la police sur un flagrant délit dans une affaire de ce genre.
D’un autre coté, les images prises en caméra cachée mettent en évidence l’énormité du phénomène aux abords de certains établissements hospitaliers publics.
On découvre qu’un véritable « marché » semble s’être mis en place pratiquement au vu et su de tout le monde, avec offre, demande et même prix crûment annoncés !
Au début de l’émission, des témoignages font état de disparitions, au sein même de maternités et dans des conditions plus que troublantes sinon suspectes, de nouveaux-nés venus au monde dans des couples n’ayant aucun souci ni aucun problème.
La télévision nationale a osé passer cette émission à une heure de grande écoute. Et c’est très bien ainsi, d’autant que la langue utilisée est la darija, pour atteindre le plus large public.
Mais le plus important reste à venir !
Quelle sera la réaction du ministère de la santé et quelles seront ses actions pour mettre un terme à l’état de déliquescence qui règne dans les établissements hospitaliers publics, notamment en termes de sécurité des lieux et des personnes et surtout de moralisation des personnels hospitaliers ?
Quelle sera la réaction du ministère en charge de la famille ? L’intervention des différentes associations est certes efficace dans le soutien aux mères en difficulté et aux enfants abandonnés, mais elle ne saura suffire !
Quelle sera enfin la réaction finale de la justice dans cette affaire précisément ? Un verdict lourd et dissuasif devrait être en la suite logique, sinon l’action de la journaliste et des autorités avec lesquelles elle a travaillé n’aurait été qu’un énième coup d’épée dans l’eau trouble de ce trafic innommable.