Espérances électorales

Cliché I. Rambaud (à Macherin, 77)
A la veille d'échéances électorales (régionales), je découvre avec à propos et  grâce à  la base Gallica un opuscule de 26 pages rédigé en 1848 par Antoine, meunier de la Ferté-sous-Jouarre à l'occasion des élections (présidentielles).
En bon grognard de Napoléon, il s'insurge contre les prétentions de son neveu Louis-Napoléon à la présidence de la République et défend le candidat Cavaignac. 
"Et d'abord, qu'est-ce qu'il nous faut ?
De l'ordre dans nos finances. On ne peut pas espérer cela d'un homme qui a toujours brûlé sa chandelle par les deux bouts.
Qu'est-ce qu'il nous faut ensuite ?
Une large assistance pour ceux qui souffrent.
Ne la demandons pas à M. Louis Bonaparte ; il a mangé tout son bien en herbe.
Quoi encore ?
La diminution des impôts.
Le prétendant en fera la promesse; mais cette promesse, il ne la tiendra pas, il ne pourra la tenir. Il a pour flatteurs des hommes à bout de ressources ; il a une famille besogneuse ; il aura des chambellans, des gardes du corps, des pages, un train d'enfer. Il a l'habitude du plaisir, il n'y renoncera pas. Il aime la table, il l'aimera toujours. Et les demoiselles qui se plaisent à rire, elles ne rient pas cependant pour rien.
Qui est-ce qui payera tout cela ?
... [ pas] l'autre qui promet plus de beurre que de pain.
Celui-ci  [Cavaignac] a toujours tenu plus qu'il n'a promis.
En fin de compte, qu'est-ce que je demande ?

Je demande à travailler et à vivre tranquillement. Qu'on encourage l'agriculture : j'aurai du blé pour mon moulin. Que le commerce reprenne : j'aurai de l'argent contre mes farines."
C'était il y a plus de 150 ans.
Tout un programme, à l'heure où se tient notre Salon de l'agriculture nationale et où se préparent les tracts locaux (locaux ?) ...
Lire l'opuscule sur GallicaMerci pour votre lecture ! Thank you for reading !