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Bataille de chiffonniers au marché de Montmartre pour un polar meurtrier

Par Actualitté
Le marché Saint-Pierre est plus qu'un simple vendeur de tissu : c'est une institution du textile, une Mecque pour le tisserand, l'orgasme de la couturière, le Valhalla du chiffonnier. Et ce, depuis 60 ans, grâce à ses 2500 m² de superficie, nous explique le site.
Bataille de chiffonniers au marché de Montmartre pour un polar meurtrierCe que nous raconte Livres Hebdo est cependant nettement plus drôle (et que l'on ne nous accuse pas de rire que du malheur des autres). En effet, Village d'Orsel a fait citer à comparaître le fondateur de Parigramme, François Besse, ainsi que Lalie Walker, qui a publié chez eux Aux malheurs des dames. Jolie référence à Balzac, mais surtout aux petites mains de la couture. Et que diable iront-ils faire à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris le 9 avril prochain ?
Comparaître pour « diffamation, injure, et préjudice pour atteinte à l’image ». Eh oui : l'histoire pourrait sembler cousue de fil blanc, mais la société Village d'Orsel souhaite que « cesse toute distribution de l’ouvrage, son retrait de chaque point de vente, et deux millions d’euros de dommages et intérêts ».
Tout simplement parce que le livre de Lalie se déroule en plein Montmartre et prend pour scène le fameux marché :
La tension monte au Marché Saint-Pierre, temple du tissu au mètre. Lettres anonymes, menaces, étranges poupées de chiffon clouées aux portes, persistante odeur de brûlé dans les étages... Et bientôt des employées manquent à l’appel. Alors que la peur envahit les pentes de Montmartre, le brouillard s’épaissit. Qui peut bien être à l’origine de ces agressions : un concurrent malveillant, des prédateurs liés au Milieu, un fou... ? La police piétine, l’étau d’une construction implacable se resserre sur le Marché.
Dans un communiqué, l'éditeur tente de réagir : « Tout est bien sûr fiction dans ce thriller haletant, personnages comme situations ; il n’échappe pas aux lecteurs que la butte Montmartre est ordinairement paisible et heureusement épargnée par les agissements de tueurs psychopathes. Le propre d’un roman est précisément d’inventer des histoires et d’animer des personnages de papier qui n’ont pas d’existence réelle ni même de rapport avec la réalité. »
Sauf que « les dirigeants du Déballage Dreyfus ne l’entendent pas de cette oreille, qui veulent faire interdire le livre ».
Sur son site, l'auteure fait part de son sentiment sur la situation. « De mon côté, j’avoue avoir été stupéfaite par la réaction des dirigeants du Déballage Dreyfus. Au point que j’éprouve quelque difficulté à écrire depuis. Au point que je m’interroge beaucoup à propos de ma propre liberté d’écrivain, précisément dans le domaine de la fiction. »

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