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Black Rebel Motorcycle Club – Beat the Devil’s Tattoo [2010]

Publié le 04 mars 2010 par Feuavolonte @Feuavolonte

Black Rebel Motorcycle Club - Beat the Devil's TattooBlack Rebel Motorcycle Club
Beat the Devil’s Tattoo

Vagrant
États-Unis
Note : 3.9/10

Le prix du pire titre d’album de l’année est remis au trio rock américain Black Rebel Motorcycle Club qui nous livre ici une galette intitulée Beat the Devil’s Tattoo. Un opus qui s’inspire du rock de la vieille école et qui ne fera certainement pas de jaloux aux artistes du genre. Jack White et ses troupes des Raconteurs, de Dead Weather et des White Stripes peuvent donc respirer en paix puisque BRMC offre malgré un bon départ une compilation de pièces redondantes qui ne feraient pas grincer d’un pouce le moteur d’une motocyclette.

Les gars et la fille en cuir de BRMC sont connus chez les Britanniques comme le groupe qui a brisé le plancher du Leeds Town Hall, une salle vieille de 150 ans. Le secret plane sur eux depuis qu’ils ont quitté la compagnie de disques RCA à la conclusion d’un mitigé quatrième album Baby 81 en 2007. L’année suivante, le groupe prend tout le monde par surprise avec The Effects of 333, un opus électronique lancé sur le Net qui est très loin des sonorités psychédéliques et rock des quatre albums précédents.

Sur cette sixième galette, le trio de San Francisco lâche l’électronique pour revenir à ses premiers amours, le rock classique. Guitare et basse bien grasse alimentent des airs de déjà-vu qui sauraient accrocher les amateurs les plus frileux de reconstitutions historiques musicales. Le problème de cet album, c’est qu’il existe déjà. On le connait sous le nom de Attack & Release des Black Keys, Cosmic Egg de Wolfmother ou Hello Master de Priestess.

Une guitare acoustique nous chante du folk à l’introduction de la première piste Beat the Devil’s Tattoo. Quatre mesures plus tard, une progression lourde en instruments électrifiés s’amorce et perdure jusqu’à la fin. Très rythmée Conscience Killer, la pièce suivante, est définitivement la plus appréciable du lot. Elle représente simplement ce que BRMC aurait voulu offrir à ses admirateurs, une trame musicale sur laquelle s’écraser violemment. Peter Hayes propose dans cette chanson de passer une soirée sans conscience et sans soucis du lendemain. Ce qui n’est pas une si mauvaise idée après tout. Le seul hic de l’histoire c’est que bien avant le lendemain ou la fin de l’album le groupe s’étouffe et ne récidive plus.

Pire encore, le trio a une prise de conscience durant la ballade folk Sweet Feeling. Dans cette pièce, ils tentent en accrochant quelques notes aiguës de créer une chanson à la Bon Iver. Il est inutile de vous dire qu’ils ratent l’occasion. Ce qui est tout de même dommage, puisque Black Rebel Motorcycle Club a déjà écrit du très bon folk. De magnifiques pièces vocales se retrouvent d’ailleurs sur Howl, l’excellent album folk du groupe en 2005, avec des morceaux comme Weight of the World et Complicated Situation.

Crise existentielle pour un groupe qui n’a rien à apprendre de la musique et qui a tout à découvrir de lui-même. Malgré ce retour fragile, BRMC a le potentiel de rebondir très bientôt avec un album plus travaillé et plus intéressant. Pour y arriver, ils devront retrouver la soif de la création qui les a habités lors des albums BRMC et Howl. S’ils n’arrivent pas à décoller en studio, au moins ils pourront se consoler et nous étonner en tournée avec leurs fameuses destructions de salles de spectacles.


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