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[Critique] La Misma Luna

Par Gicquel

«  La misma luna » de Patricia Riggen [Critique] La Misma Luna( TF 1 Video )

Sortie le 03 mars

Inédit en dvd

Avec Kate DEL CASTILLO Adrian ALONSO, Eugenio DERBEZ et la participation d’America FERRARA

C’est un film magnifique, à tiroirs. L’un s’ouvre et donne envie d’aller voir tout au fond , puis de fouiner dans le compartiment voisin . En imaginant l’histoire d’un garçonnet et de sa mère , séparés, Patricia Riggen raconte l’amour filial dans tout ce qu’il a de plus charnel. De plus profond. Mais comme la raison de leur éloignement est une frontière, voici cette histoire qui d’intime atteint l’universel . Et la manière dont la réalisatrice mène les débats, en parlant plus au cœur qu’à la tête, c’est une quête pour la liberté qui prend des allures de roman initiatique, un formidable road movie de la vie  .

Carlitos (Adrian Alonso , exceptionnel) neuf ans vit avec sa grand-mère dans une ville frontalière du Mexique. Rosario  une jeune mère célibataire qui travaille à Los Angeles comme bonne à tout faire leur envoie de l’argent tous les mois depuis quatre ans. Mais un jour le garçon décide de la rejoindre, coûte que coûte. Rosario qui n’en sert rien s’apprête elle aussi à reprendre le chemin du retour .

Cliquer ici pour voir la vidéo.

C’est une histoire imaginée sous deux angles . Celui du gamin en route pour LA, ignorant tout de la valse hésitation qui anime sa maman. Un mariage sans amour pour obtenir la nationalité américaine , pourquoi pas ? Le pas va être franchi alors que  quelque part dans la grande ville  ungamin recherche la cabine téléphonique d’où une maman  téléphone tous les dimanches à la même heure . Elle lui avait parlé d’une laverie , de fresques murales , d’une pizza . A LA il semble y en avoir beaucoup , mais Carlitos n’a pas fait tout ce voyage pour rien . 

[Critique] La Misma Luna

 

Avec un tel scénario Patricia Riggen évite le larmoyant et le pathétique (pourtant propice à un tel sujet ) pour imaginer plutôt un blues mélancolique sur  la vie telle qu’elle va, avec des gens aimants et,des méchants , des passages clandestins dont certains profitent , quand d’autres risquent leur peau.Au passage elle  s’attarde  très intelligemment sur le sort des travailleurs sans papiers ,exploités, traqués , emprisonnés. Une réalité au milieu de laquelle Carlitos doit survivre , ce qu’il fait de manière admirable .

Car pour lui , le danger est partout , quand il déambule dans des rues inconnues , auprès d’hommes et de femmes prêts à tout pour un peu d’argent . Et en se contentant de laisser parler les regards, la réalisatrice nous évite la manichéisme et le prévisible. Il y a beaucoup de suspense tissé dans cette toile d’araignée où le pauvre Carlitos ne voit jamais le mal apparaître.

[Critique] La Misma Luna

Mais  l’humanité n’est pas si noire, raconte encore Patricia Riggen  puisqu’à chaque fois que le gamin  flirte avec le diable,  une bonne pécheresse lui ouvre sa porte . Un personnage joué de manière extraordinaire par Adrian Alonso , sur un casting tout aussi parfait . Dans le rôle de la mère  Kate del Castillo a été nommée « Meilleure Actrice » au Mexican Cinema Journalists Festival (équivalent des Golden Globes, au Mexique) en 2009 . Elle a joué aux côtés de Jennifer Lopez et Antonio Banderas dans Les Oubliées de Juarez 2008.


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