Ce soir, sur France 2, Marie Drucker présente une émission consacrée à la rafle du Vel d'Hiv, qui a eu lieu en
juillet 1942. Cette émission fait écho à la sortie du film La rafle (c'est demain) dont j'ai déjà parlé dans mon article au sujet de Mélanie Laurent, puisqu'elle y tient un rôle. Dans cette
émission, un entretien inédit avec Max Gallo, qui tentera peut-être d'éclairer les téléspectateurs sur le rôle de la police française à ce moment de l'histoire. Peut-être apprendra-t-on de
nouvelles choses sur cette source de culpabilité, cet événement que l'Etat français a, jusqu'à il y a peu de temps, conservé dans un placard sous l'escalier de sa mémoire.
Si l'on entend beaucoup parler des camps, et de l'extermination orchestrée par les nazis, cette horreur qu'on voudrait ne jamais voir se reproduire - alors prenons garde, entre parenthèses,
aux CD distribués librement à la sortie des écoles allemandes par la jeunesse nazie depuis quelques jours.. (source : Libération) ; si l'on entend parler à nouveau, et beaucoup de toutes ces
choses horribles, incroyablement bien décrites par Spielberg dans La liste Schindler, ou par Polanski dans Le pianiste, c'est qu'en avril 2010 nous célèbrerons le
soixante-cinquième anniversaire de la libération des camps.
Les livres qui explorent ce thème fleurissent eux aussi, et j'aurai l'occasion d'y revenir d'ici peu. Mais je voulais rappeler que pour ma part, j'ai pris connaissance de ce moment de l'histoire,
la Rafle du Vel d'Hiv, non à l'école, mais dans un livre. Une fiction. Un roman. Celui de Tatiana de Rosnay, Elle s'appelait
Sarah.
Moi je trouve ça rigolo d'apprendre cette partie de l'Histoire par un écrivain français, qui, dernièrement, a eu beaucoup de peine à faire renouveler ses papiers auprès du nouveau "Pôle de
Nationalité Française". Vraiment. C'est très rigolo. Et c'est encore plus rigolo, je trouve, d'entendre les gens dire aujourd'hui qu'il faut arrêter de parler de ces "vieilles histoires", les uns
disant que ça ne va pas recommencer de si tôt, les autres disant que ça se reproduit déjà ailleurs. Ben justement, parlons-en.
Pour les plus jeunes, il est utile de rappeler la réédition de l'excellent texte de Stéphane Descornes chez Nathan jeunesse, collection "Les romans de la mémoire" : Juillet 42 Sous une mauvaise étoile. Ce texte
est édité en partenariat avec la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives du Ministère
de la Défense.