Et nous voici repartis pour une séquence judiciaire avec en gros plan, Avatar, le film de James Cameron, et en fond, la justice chinoise, en l'occurrence, un tribunal de Beijing et surtout un auteur, Zhou Shaomou, qui exige 8 % des recettes du film, sous prétexte que le réalisateur aurait tout simplement plagié un ouvrage qu'il avait publié sur Internet.
8 % de 2 milliards $ réalisés depuis la sortie, ce n'est pas rien. Cependant, la cour chinoise a rejeté l'affaire, estimant que les preuves étaient insuffisantes pour entamer une procédure.
En 1997, Zhou écrit donc une histoire intitulée La légende du corbeau bleu, publiée sur deux sites différents, en 1999. Une histoire qui serait très proche de celle du marine paraplégique expédié sur une planète de prime abord hostile, pour cohabiter avec une race d'extraterrestres bleus.
Mais selon les informations données au sujet d'Avatar, Cameron aurait lancé son idée voilà plus de 15 ans, soit bien avant même que Zhou n'envisage de publier son livre. Pourtant, le petit Zhou n'en démord pas : s'il reconnaît ne pas être particulièrement connu dans son propre pays, près de 10 millions d'internautes auraient consulté son livre. La question à 8 % de 2 milliards serait évidemment pourquoi, et comment, James Cameron serait tombé sur son livre et aurait décidé de s'en plus qu'inspirer ?
D'ailleurs, question : pourquoi 8 % ? Probablement parce que, selon les propres paroles de Zhou, « 80 % du sujet et les éléments clefs de Avatar sont semblables à mon roman de 1997 ». Ah, oui, là, comme ça, tout d'un coup, on comprend mieux.
En Chine, Avatar avait également fait parler de lui lorsqu'il fut retiré des cinémas pour laisser la place à Confucius, une réalisation épique sur le penseur chinois.
Une autre affaire de plagiat supposé, ou d'inspiration étrange, avait éclaté, lorsque l'on avait rapproché le travail des frères Strougatski du film de Cameron.
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 12 mars à 17:54
Et moi j'ai retrouvé personnages et circonstances de deux de mes manus obstinément refusés dans "Titanic". Une paille!
posté le 12 mars à 16:04
Cela me rappelle que pour Terminator, un autre film de Cameron, Harlan Ellison auteur de SF réac notoirement connu avait exigé des droits d'auteur sous prétexte que le film parlait de robots et de voyage dans le temps comme dans une de ses nouvelles. Afin d'éviter la polémique, la production avait accepter d'allonger le pognon et de mettre le nom d'Ellison au générique (beurk). Dommages pour eux: les dizaines (centaines) d'auteurs de SF qui avaient évoqué ce thème bien avant Ellison et souvent mieux, mais qui n'étaient plus la pour réclamer de l'oseille.