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Critique en avant-première : Alice au pays des merveilles (par Jango)

Par Jango
Critique en avant-première : Alice au pays des merveilles (par Jango)

Synopsis :

Alice, désormais âgée de 19 ans, retourne dans le monde fantastique qu'elle a découvert quand elle était enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s'embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.
Mia Wasikowska. Walt Disney PicturesWalt Disney PicturesHelena Bonham Carter. Walt Disney Pictures
Critique (film vu en 3D) :
Dire que j’attendais Alice au Pays des merveilles était un euphémisme. Il suffit de voir l’apparence du blog en ce moment pour comprendre mon enthousiasme Critique en avant-première : Alice au pays des merveilles (par Jango) Outre le fait qu’il s’agissait du nouveau Tim Burton (ce qui est déjà en soit un événement), le sujet laissait présager d’une nouvelle folie visuelle dont seul notre homme était capable. Fan du dessin animé éponyme (bien que le film ne soit pas une adaptation mais la suite de l’histoire), c’est donc avec une excitation toute particulière et des attentes à sa hauteur que j’attendais ce long-métrage, qui plus est, en 3D. Notez également que mon jugement pourra pas moment ne pas être des plus objectifs, je le reconnais puisque vivant une véritable histoire d’amour cinématographique avec l’œuvre de mon héros, Tim Burton.
Dès les premières secondes, le ton est donné. Une vue du ciel d’un Londres Victorien, une ambiance brumeuse et sombre, les notes de Danny Elfmann, pas de doute, nous sommes dans un Burton. Alice est alors une petite fille, elle fait des cauchemars à répétition. Elle pense à un monde sous-terrain, avec un lapin à gilet, des chenilles bleues, des reines…Rêves, cauchemars, nous ne le savons pas.
La vie se passe, Alice a 19 ans et doit épouser un lord Anglais des plus repoussants. Se refusant à admettre une vie dictée par son entourage, elle s’échappe le jour de son mariage pour arriver inévitablement au pays des merveilles, ici nommé Underland. Cette mise en bouche permet à Burton de présenter de façon succincte mais efficace le personnage d’Alice, particulièrement bien interprété par la jeune Mia Wasikowska. La transition vers ce monde fantasmagorique est également le passage vers un univers numérique des plus convainquants dans un registre gothico-déjanté.
Anne Hathaway, Johnny Depp et Mia Wasikowska. Walt Disney PicturesJohnny Depp. Walt Disney Pictures
Alors que certains cherchent à tout prix à comparer Alice à Avatar (ni la même durée, ni le même budget, ni les mêmes objectifs), je dois admettre avoir été séduit par cette reconstitution d’un Underland incroyablement riche visuellement malgré la dé-saturation volontaire de l’environnement. Il cependant objectif de dire que l'effet 3D (avec les lunettes) est ici nettement moins abouti que dans le blockbuster de Cameron. A vérifier mais l'explication pourrait venir de là : Avatar a été tourné en 3D alors qu'Alice a été tourné en 2D puis converti numériquement en 3D. L'effet se ressent immédiatement avec une profondeur de champs relativement limitée et une immersion faible. Passons...
Cette tristesse dans les couleurs donc, permet à Burton de poser également les bases de son histoire, celle d’une guerre entre deux reines, sœurs ennemies. La victoire de la Reine Rouge sur sa sœur cadette, la Reine Blanche, engendra malheur et tristesse dans un monde ayant perdu à présent toute joie de vivre.
Malgré le fait que les différents personnages (le lapin, les jumeaux, même le Chapelier) reconnaissent Alice, cette dernière ne se rappelle de rien, ni des exploits incroyables accomplis à l’époque. C’est donc vierge de tout souvenir que l’apprentissage de ce monde, de ses règles, de son histoire se fera par notre héroïne. Ce souhait de tout faire oublier à Alice est également un bon moyennement pour repasser par quelques séquences bien connues, et attendues de l’œuvre originale, du passage vers le pays des merveilles avec le Gigancake ou la boisson qui fait rétrécir à la rencontre du Chapelier lors d’une Thé Party ma foi un peu morose.
Burton surfe donc habillement entre souvenir du spectateur de l’œuvre de Lewis Caroll et nouveautés propres à ce scénario, notamment toute la seconde moitié du métrage, relativement axée sur la rivalité entre les Reines, son historique et l’inévitable bataille finale.
Matt Lucas. Walt Disney PicturesWalt Disney Pictures
Lorsque l’on prend un peu de recul vis-à-vis de l’histoire, on constate néanmoins qu’il manque quelque chose, l’ingrédient en plus qui permet que l’alchimie fonctionne complètement. De très bonne facture sur un tas de points, ce Alice au pays des merveilles n’arrive cependant à exceller nul part, exception fait de la reconstitution graphique de l’Underland. Mis à part le Chapelier Fou (Johnny Depp oblige) qui obtient un rôle tout à fait central à notre histoire, les différents personnages ne parviennent jamais à obtenir le développement que l’on souhaiterait. Nous ne ressentons finalement que très peu d’empathie envers eux, y compris envers Alice qui malgré son excellent jeu n’emmène pas le spectateur avec elle. Nous restons relativement en retrait de ce que l’on nous donne à voir et je crois que c’est la première fois que ce sentiment m’est apparu devant un film de Burton. Sentiment momentané, peut-être, je revois le film dans une semaine, peut-être que mon appréciation différera.
Le déroulé relativement classique de l’histoire nous conduit de manière inéluctable vers une bataille de cloture, réveillant en nous un drôle de sentiment de déjà vu : Narnia et A la croisée des mondes. On regrettera de constater que le scénario ne révèle que très peu de surprise, ce dernier filant tel un train dont la destination serait connue dès le départ sans qu’aucun virage ne vienne pimenter en cours de route la traversée. Le personnage du Chapelier, une nouvelle fois transcendé par l’interprétation d’un Johnny Depp en pleine forme apporte cette folie mais à une échelle relativement faible au regard du nombre de personnages et du potentiel théorique de chacun d’entre eux.
Johnny Depp et Matt Lucas. Walt Disney PicturesHelena Bonham Carter. Walt Disney Pictures
Malgré cela, Alice au pays des merveilles demeure un divertissement de haut calibre et si tous les films qui sortaient avaient au moins ce niveau, je serai extrêmement heureux. Qui plus est, la partition d’Elfman, même si elle rappelle à de nombreuses reprises des sonorités déjà entendues, reste l’une des plus belles composée dernièrement.
Je reste néanmoins un peu sceptique devant cette dernière réalisation qui met malheureusement une nouvelle fois en exergue le fait que le talent subversif d’un Tim Burton de 10 ou 20 ans plus jeune fait bel et bien parti du passé (même si j’ai adoré Sweeney Todd).
Le clip officiel du film pour la chanson "Alice" par Avril Lavigne

Avril Lavigne - Alice "Alice In Wonderland" Official Music
envoyé par Lyricis. - Clip, interview et concert.

Sortie officielle française : 24 mars 2010

 

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