Thierry Redler, reste pour beaucoup Marc dans Les filles d’à côté. Mais c’est surtout un grand comédien très sympathique qui n’a cessé d’exercer son métier que ce soit pour des téléfilms ou sur les planches de théâtre.
Après avoir joué la pièce Tout le plaisir est pour nous avec grand succès en province, la troupe s’est posée à Paris il y a quelques temps. Thierry a bien voulu me parler de la pièce, de ses collègues sur scène et de ses projets et tout le plaisir a été pour moi. Bonne lecture.
Bonjour Thierry,
Vous jouez dans la pièce Tout le plaisir est pour nous de Ray Cooney. Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
Par l’intermédiaire d’une très bonne amie, Juliette Meyniac, comédienne qui en plus de jouer dans la pièce « Les hommes préfèrent mentir » est une des collaboratrices du producteur Jean-Claude Lande.
Vous connaissiez l’univers de Ray Cooney avant de jouer cette pièce ?
J’aime beaucoup l’univers de cet auteur qui est passé maître dans l’art du quiproquo et du rebondissement comique. Il faut beaucoup de travail et de talent pour écrire une bonne pièce de boulevard qui est souvent considérée à tort comme le parent pauvre du théâtre, alors que le rire d’après un autre auteur est « le propre de l’homme » et donc toute sa valeur.
Beaucoup comparent Ray Cooney à un Feydeau moderne, je n’irai pas jusque là, non pas parce que je suis chauvin mais Feydeau a parfois dans ses pièces ce petit plus qui comme Molière sait faire derrière l’exagération et les situations rocambolesques une vraie critique de la société.
Vous jouez encore dans une comédie au théâtre. Vos téléfilms sont en général plus graves, c’est quelque chose que vous aimez : pouvoir passer de l’un à l’autre ?
J’aime beaucoup, c’est gratifiant de passer d’un registre à un autre dans un laps de temps très court. Il m’est arrivé de tourner dans un film dramatique et d’être le soir au théâtre dans une pièce comique, cela peut paraître surprenant mais la concentration, la qualité de travail et votre engagement doivent être les mêmes. Je ne vois pas comment on pourrait faire autrement, cela voudrait dire que l’on attache moins d’importance à un rôle qu’à un autre.
Avez-vous eu l’occasion d’apporter quelques idées sur votre personnage au metteur en scène ?
L’apport de chacun, c’est un des aspects les plus plaisants de notre métier. Une pièce ne peut être réussie que grâce à la symbiose entre tous : acteurs, auteur, metteur en scène. Exemple, le talent de Laurence Badie n’est plus à démontrer, mais quand un metteur en scène sait utiliser ses capacités, Laurence a une façon de s’approprier un rôle et d’en faire à chaque fois des personnages uniques dont le public se rappelle.
On sait que souvent le plus dur est de faire rire. Dans une pièce comme celle-ci y a-t-il de la place pour l’improvisation ou non ?
Il est difficile d’improviser dans ce genre de pièce, c’est une mécanique précise et comme tout mécanisme un pignon ne peut fonctionner sans l’autre. Mais au théâtre il n’y a pas de vrais règles, parfois un geste, un mot peut apporter quelque chose mais pour cela il faut que tous jouent le jeu. C’est comme les fous rires quand ils sont partagés entre comédiens et public, c’est aussi une sorte d’improvisation qui quand elle est sincère reste un moment rare.
Vous avez pour partenaire notamment Virginie Lemoine et Laurence Badie, les connaissiez-vous avant ?
J’avais vu Virginie dans « Si c’était à refaire » et nous avons des amis communs. J’ai eu plaisir à découvrir qu’elle était aussi une créatrice. Sa pièce « Une diva à Sarcelles » révèle sa sensibilité une forme de questionnement sur la société que je partage. Quant à Laurence Badie, sans lui manquer de respect, je la connais depuis longtemps et je l’ai vu dans de nombreux spectacles. Elle fait partie des grands noms de ce métier, on apprend beaucoup avec Laurence et c’est un honneur de jouer avec elle.
Vous jouez désormais la pièce à Paris, l’accueil est-il le même ?
En majorité, on est très bien accueillis en province. Souvent les gens ont plus de temps, moins de choix de spectacles, il y en a des milliers à Paris. Mais je ne tombe pas dans le panneau des gens qui disent qu’il y a un snobisme parisien, on est bon ou pas et c’est pareil pour le spectacle que l’on joue. Par contre dans les grandes villes, on est souvent stressé, moi le premier et c’est peut-être cela que l’on peut ressentir, mais c’est propre aux grandes villes et pas seulement Paris.
Avant de terminer, si vous aviez d’autres projets personnels que vous aimeriez évoquer, je vous en prie.
Je travaillais sur un film que j’ai écrit avec la collaboration d’Edouard Molinaro, un programme court pour Fisheye Prod et l’écriture d’un long métrage mais des problèmes personnels me font réfléchir à l’orientation que je souhaite donner à ma carrière.
Merci encore à Thierry d’avoir pris le temps de bien vouloir me répondre. La pièce Tout le plaisir est pour nous de Ray Cooney se joue du mercredi au samedi à 21h30 au Théâtre Rive Gauche.