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Alger la trop blanche

Publié le 13 mars 2010 par Orlandoderudder

Quelques propos qur l'Algérie

Mes beaux-parents, haineux, ignobles, étaient pieds-noirs, sexistes racistes, anti-intello (moi qui avait été formé par Claude Bourdet! Et mon père, bien sûr! Qui avait connu Duras et autres partisans de l'Algérie libre!) avec le père macho persécutant l amère, l'incitant à boire tout en la taxant d'ivrognerie en double bind pervers et dégueulasse.Ces mélanopodes, vpoir emême nigropèdes, me dégoûtent encore. Il aurait fallu qu'un Eisenhower fasse voir la torture aux occupants, fasse voir leur oeuvre, ce qu'ils créaient en l'ignorant parfois complaisamment: 130 ans d'exactions quotidiennes.Oui, il aurait fallu que, comme le fit Eisenhower faisant visiter un camp nazi aux voillageois "innocents" d'alentour que l'on mette les occupants français en face de leurs responsabilité! Qu'ils visitent les vastes bidonvilles, autour d'Alger et des autres villes .
Voici un extrait d'un livre en travail dans lequel je parle de tout ça, de ce que j'ai aussi subi avec le mépris de ces gens ign obles et répugnants sous l'apparence d'une jovialité folklorique et d'histoires de Musette sur fonds d'appropbation des massacre et de la torture.C'et mon histoire, je la revendique et rend hommage à ceux qui ont osé résister en toisant les connards qui croient que ricaner d'une façon déplacée, vulgaire et complaisante équivaut à "rire de tout". Encore faut-il avoir fait ses preuves et montré une certaine qualité humaine. Le rire existe aussi dans le danger et ceci est unhommage à ma tante Josée Pacheco de Cespédès (eh oui, c'est aussi mon matronyme. Autrefois j'ajoutais la rubrique "matronyme" aux formulaires), à son mari Henri Bourdens dont l'amour naquit les armes à la main, quand on riait, parfois, sans jamais ricaner et quand la mort et la torture rôdaient. Et aussi à Jacques Charby, mon beau-frère qui lutta contre l'horreur des petits blancs d'outre-mer et le paya cher au temps où l'on pensait encore qu'ilo est légitime d'opprimer les gens dans un systèpecolonial hyperréciste et monstrueux!... Voici, au nom de tous les miens et des négritudes pesantes:

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On rigole.L’objectif des répressions, ce sont les répressions. L’objectif de la torture, c’est la torture. L’objectif du pouvoir, c’et le pouvoir.
George Orwell, 1984, 1948.

Hélas, il fallut arriver. Et se confronter à la bassesse des cent dix pieds noirs racistes participant à la fête. Certes, ces agapes sont souvent vulgaires… Mais celle-ci fut un festival de haine tenace autant que rigolarde. Il y eut évidemment des chansons, chacun la sienne, reprise en chœur, ce qui nous fit entendre C’est nous les Africains ou Tiens, voilà du boudin et d’autres joyeusetés souvent salaces. Puis les histoires drôles.
Celle, trop connue du jugement du cadi : un homme… pardon : un Arabe, ayant volé des olives fut condamné à se voir introduire ces olives dans le cul. C’est déjà vachement marrant. L’ennui, c’est que le prévenu suivant, évidemment un autre Arabe qui pleurait à chaudes larmes, venait de voler des pastèques… ensuite, les histoires furent échangées à chaque table :
-Tu connais celle de l’Arabe ?
- Laquelle ?
- Celle de l’Arabe qui pue.
- Je la connais ! Elle est poilante !
- Et celle du melon qui…
Bien entendu, je n’ai pas manqué d’entendre, dix, vingt, trente fois ce qui constitue aux yeux de tous ces déments hideux, la solution à tous les problèmes :
- Les Arabes ? Faudrait tous les mettre sur une île déserte et lâcher une bombe atomique.
La mère répétait, obsessionnellement :
- On rigole ! mangeons, buvons, on est là pour ça, c’est la société de consommation ! On rigole…
Son opinion sur les Arabes s’affirmait sans détour :
- Ils nous regrettent, maintenant !
Et certains d’ajouter :
- La preuve : ils viennent tous ici !
Quant au père, Jojo-le-minus, il continuait à pérorer, pontifiant. Ca donnait, par exemple :
-Il n’y a pas de problème palestinien ! Leur pays, c’est la Jordanie, ils n’ont qu’à s’y installer !
Fortes paroles ! Quant à la mère, elle défendit, en petit comité, le Maréchal Pétain, « pauvre homme qui ne pouvait pas faire autrement » ! Rabat-joie, elle-même, se sentait confuse.
Malgré la couleur locale, on se serait cru à un banquet de S.A. graveleux. Ca me rappela Les Damnés, de Visconti. Je n’eus vite même plus la force de protester, las d’entendre ces propos racistes, antisémites, sexistes, homophobes, anti-intellectualistes proférés d’un ton hilare. La totale, comme on dit. Je décidai de me soûler consciencieusement, dans mon coin… en-dehors ! Nazillons ! Coprostases ! Lithocardes ! Véroles ! Combien de tueurs, de bourreaux dans l’assistance ? Combien, parmi ces anciens militaires, ces anciens gendarmes et policiers pied-noirs ont-ils torturé, particulièrement en temps de paix, avant la guerre ? Je préfère l’ignorer !
Bien entendu, on vit apparaître les cotillons, langues de belle-mère, serpentins, confettis. Et chapeaux pointus. Et c’est ainsi qu’il ne put échapper à la plate bêtise générale. Jojo l’arabesque portait un chapeau pointu de carton orné de cercles jaunes et oranges. Et lui dut accepter le même chapeau avec des cubes ou des carrés de mêmes couleurs criardes.
- Ah ! dit l’infâme, vous avez des cubes, moi j’ai des ronds.
Et lui, le même osa répondre :
- Vous avez des ronds ? C’est que vous êtes riche !
Cette plaisanterie lamentable eut une vogue inespérée ! Jojo s’esclaffa et alla la raconter partout. Tout le monde hurlait de rire à la grande confusion de l’auteur de cette insanité. Ca ne vaut vraiment pas la peine d’être écrivain, poète, d’essayer d’atteindre à la pureté, à la beauté, de s’acharner à proposer de l’amour en vrais mots ! De saisir le sens dans sa chair signifiante ! Avec cette musique qui crée le discours vrai, ô pertinence sensuelle!
On pense que ce n’est pas de sa faute si elle naquit un jour, chez des ploucs effroyables. Des cons incommensurables, réfractaires à la vie, à la joie, à l’amour. Des fienteux malveillants qui savourent l’indécence de leur médiocrité : Mes cacolâtres beaux-parents ruminent à plein groin, le bonheur d’être bête et de ne point penser, béatement repus de leur inanité. Ah ! les slictueux ! Rabat joie, tu n’a pas d’excuses : On est responsable de son milieu.
Mais enfin ! Il connaissait le drame algérien. Dans sa famille, on avait milité contre la colonisation, contre l’O.A.S…. Il connaissait le problème ! Alors pourquoi n’a t-il pas fui dès la première rencontre avec ss futurs beaux-parents ? Pourquoi a t-il accepté de les fréquenter, pourquoi s’est-il marié avec celle qui se révéla, plus tard, comme un parangon de la fausse gauche, droitière tendance américano-cognitiviste ? Et pourquoi Rabat-joie et lui n’en parlèrent-ils jamais, en vingt ans, observant un non-dit, respectant un tabou. Que cherchait-il, bon sang ? Quelque chose au fond de lui demeure trouble. Que voulait-il … réparer ?

Manières de table.Les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, le faisaient tournoyer et les jetaient contre ls parois de pierre où leurs chairs s’éparpillaient sur les rochers.
Henri Alleg, cité par Boucif Mekhaled, Chronique d’un massacre, 8 mai 1945, 1995.

Tout à la joie de se retrouver, cette centaine de pieds-noirs mêlaient le rire aux larmes, la nostalgie appuyée, appliquée, aux grosses rigolades. Sincèrement racistes, ils ne s’en trouvèrent pas moins sincèrement émus.
Les clystères ! Ils se trouvaient entre eux ! Ils se déboutonnaient, vomissaient leur haine rigolarde. Ailleurs, ils n’osaient pas. Quand les beaux -parents venaient dîner à la maison, il arrivait, évidemment, que d’autres convives fussent là : des amis. Certains d’origine maghrébine ou noire les gênaient. Ils n’osaient rien dire, les coloniaux lambda. Mais on les voyait mal à l’aise. De plus, les invités en question les dépassaient intellectuellement, humainement de beaucoup : artistes, universitaires ou autres, ils savaient parler et faire rire autrement que par des blagues immondes! Pauvres beaux-parents, pauvres lavements : l’humiliation les taraudait. Hi !hi !
Rabat-joie n’était pas trop mal élevée. C’est pourquoi l’on s’étonnait de voir son père et sa mère se tenir mal à table, manger salement, parler la bouche pleine, etc.
Plusieurs fois, les autres convives s’arrêtèrent, ahuris, le regardant bâfrer tandis que, sans s’en rendre compte, les deux salingues continuaient à briffer comme des porcs. Ils allèrent jusqu’au rot à table, imputant le fait aux Arabes… mais, je le jure, jamais ils ne pétèrent, même nostalgiquement. Il leur suffit de penser pour que ça pue autant…
Ils s’émouvaient parfois de « leur » pays perdu. Ca tournait vite à l’aigre et c’est bien fait pour eux. Alors, la larme à l’œil, ils se remettaient à bouffer à la façon dégueu.
Ce parti pris de vilenie et de bâfrerie éhontée trouvait son illustration avec la Grand-mère, l’épouse de l’homme à la belle voiture, qui, d’abord, pour bien montrer son esprit de sacrifice, se nourrissait de restes et insistait pour manger les fruits blets ou talés. Après quoi, il lui fallait un plat de pâtes. Peu importe qu’il y ait après un plat consistant, couscous, cassoulet ou blanquette : il lui fallait ses restes, ses pâtes… Cette immonde raciste vaticinait, obèse. Mais son embonpoint ne représentait rien à côté de l’épaisseur de son esprit. Seul son cœur demeurait maigre, étique, cadavre de hareng saur desséché par la haine stagnant sur les décharges des poubelles du temps. Et de l’histoire aussi…Kera habeyo, comme on dit à Kigali : « il était une fois… ». Il n’est plus de foi…
Pied-noirs…Malentendu. Pays souillé…crasse.
Algérie, ô, Algérie ! Orangers de Blidah, sévérité du M’zab… à l’orée du désert, le chaud vous prend aux tripes et c’est à l’horizon qu’on se perd le regard … Précision de l’oud qui résonne le soir, notes en architectures s’élevant vers le ciel silence de la raison soif et sensations fortes …
Lui, le même, ne connaissait qu’assez peu l’Algérie. Il y passa, en vacances itinérantes, faisant la route. Il demeura quinze jours à Alger, puis d’autres un peu partout, circulant à bord d’autocars approximatifs, parlant avec les gens. Plus tard, il pensa :
En quelques jours, j’ai peut-être plu parlé aux autochtones que mes beaux-parents durant toute leur vie : méprisant les « Arabes », leur adressaient-ils seulement la parole ? Morgue ! Dédain ! Prétention ! Ces pieds-noirs n’ont jamais rien compris à ce pays volé. Il leur a suffi de lui nuire. Tréponèmes, tas de merde, Salissures ! Varices ! Salpingites !
Ils se regardèrent, lui, sa femme, lui, le même, sa femme, très autre. Il comprenait, maintenant un nouvel aspect de la réalité des choses et des gens. Il comprenait qu’il existait bien peu, qu’il n’était qu’un enjeu. Un passage obligé pour une révolte obligatoire. Pour un conformisme affligeant. Elle paraissait gênée… Il découvrait les « cadavres dans le placard », tout cette haine, fondatrice d’un clan. Cette nécessité de haïr. La honte de l’histoire. Les vaincus. Les médiocres. Elle ne pouvait ni les renier, ni les approuver. Elle ne pouvait pas choisir. Ni même se préoccuper trop intensément de ce dilemme… Alors, elle s’en vengerait sur lui, le même.
Rares, mais quelques uns… quelques-uns parmi la foule n’étaient pas pied-noir. Conjoints, amis, qu’importe. Même s’ils partageaient souvent les options maladivement racistes des autres, de la majorité, ils se choquaient de la vulgarité, de la perversité de ces rapetachontres ignobles. Ah ! Les varpouilles gluantes ! La névrose raciste ne se soigne pas toute seule. Et les psy y renoncent un peu trop souvent… Cette perversion tranquille console en même temps qu’elle rend malheureux…
On en jouit tellement ! Les médiocres s’en régalent et se permettent ainsi de se croire meilleurs. En tout cas, pas pire. Ca évite à bon compte l’effort d’aimer, de se cultiver. La haine est pratique. Elle ressasse à loisir.
Rabat-joie comprenait tout ça. Mais ces gens, ces ordures… qu’elle DEVAIT aimer… ces petits salauds médiocres… S’en montrer solidaire. C’étaient sa chair et son sang ! Ces gluants merdiflus ! Il faut savoir mériter sa révolte, et passer pour un traître aux yeux des traîtres à l’Humain. Pauvre femme, elle ne fit qu’hésiter entre deux trahisons.
Elle a choisi les deux, plus celle de son talent qui aurait pu fleurir mais Papa ne voulait pas… Plus la traîtrise d’elle-même, transfuge impersonnelle, en deçà de sa propre personnalité.
Et dire que… certains aristocrates portèrent le bonnet rouge, Victor-Marie Hugo combattit l’injustice, et tellement d’Allemands moururent en résistant. Mais c’est un énorme courage… Et puis, Rabat-joie, après tout, ne le souhaitait pas : comme les siens, elle aimait les souffrances passives, qu’on cultive pépère … tout va bien, du moment qu’on ne risque pas d’être heureux…
Un conformisme affligeant ! Il ne s’agissait que d’un petit scénario bourgeois. Lui, le même, un prétexte ?
J’entendais ces mots : » Algérie française »… J’ai mesuré là tout le ratage, l’incongruité de la colonisation. Avec sa fonction de débarrasser les métropoles de quelques ordures et autres médiocres… « Algérie française » ! Beaux jeux de nation… Pourquoi pas « Australie suédoise », « Honduras pakistanais », « Kirghizie Lusitanienne », « Philippines bantoues », « U.S.A. slovènes » ou « Laponie hongroise » ? Tas de chcrougnes, Dégueulasses !
Il le savait, il s’en doutait déjà. On l’a vu… Il connaissait la chanson ! Dans les familles racistes, souvent, une fille ou un fils révolté choisit un conjoint de la « race » honnie… Souvent, ça rate, ça dure peu, et l’enfant prodigue revient au bercail. Les liens se ressoudent encore plus serrés. Ou alors, ça dure, et le, ou la révoltée veut absolument faire accepter son choix par les siens. C’est l’horreur assurée. Et lui, le même, était la victime, le sacrifié à la crise d’identité d’elle, la fausse… Il n’existait qu’en fonction d’une volonté de s’affirmer face aux beaux-parents… L’amour ? Plaisanterie ! Il ne s’agit, dans ce cas que d’une crise d’adolescence prolongée, d’un manque de maturité, d’un refus d’être adulte ! A la longue, il est vrai, un attachement se crée. Mais l’amour demande, encore et toujours, de plus haute vertu. Il n’est décidément pas à la portée de n’importe qui.
On l’a déjà dit ! Du banal ! De l’ordinaire ! D’un fonctionnariat affectif ! Lichons de l’anisette Cristal Liminana, ça fait roter « comme là-bas, dis » et l’on oublie ces cons, ces bourreaux qui se la jouent victimes ! Je pense particulièrement, à un tenace je-ne sais-quoi, un cousin, un allié. Une merde, en tout cas… Avec le bon goût de nous montrer une vraie sale gueule d’escroc à bajoues, d’escarpe jaloux, comme on en voit dans les séries B les plus malfoutues. Franchise ? Demandait l’autre. Oui, j’ai vu ce gros crétin qui pleurait par ses pores, le malheur sébacé d’intense connerie. Sa sueur grasse, sa gueule épaisse se confisait en nostalgie. Dans son regard, un vague attendrissement de violeur qu’on eût pris. Car c’était un perdant, comme tous ceux d’alentour. Alors, même arrogant, ils faisaient profil bas. Et ce gros crétin là, disais-je, chialait sur le « pays perdu ». Même il puait aussi le stérile laurier : un ancien militaire. Avait-il torturé ? Probablement, peut-être. Un peu ? Beaucoup ? Avec une folie sadique et destructrice ? En passionné vicieux fouaillant le corps captif pour jouir de sa douleur avec jubilation ? Ou alors, pas du tout : il faut rester juste. Ce n’est pas parce qu’il avait la gueule de l’emploi qu’il a forcément employé sa gueule à le confirmer. Ce vulgaire, cet épais m’a même servi le tralala bonasse de civilisation. De chrétienté. De chrétienté morose. Parce que bidon. Juste traditionnelle, familiale. La tradition n’est qu’une réévaluation de son propre souhait : elle arrange. Ce type n’était même pas un vrai catho-catho. Sauf pour la frime. Ou alors, intégriste : la voie de la facilité On se sent pur et beau. Respectueux et sincère… Grandeur d’hypocrisie, gloriole tueuse d’Arabes…Cet Artaban merdeux qui venait d’Algérie…
Je n’en dirai pas plus : z’avez qu’à voir sa gueule !

Alger la trop blanche.Le supplice de la baignoire, le gonflage à l’eau par l’anus, le courant électrique sur les muqueuses, les aisselles ou la colonne vertébrale, sont les procédés préférés car « bien appliqués », ils ne laissent pas de trace visible. Le supplice de la faim est également constant. Mais l’empalement sur une bouteille ou un bâton, les coups de poings, de pied, de nerf de bœuf ne sont pas épargnés. Tout ceci explique que les tortionnaires ne remettent les prisonniers au juge que cinq à dix jours après leur arrestation.
Claude Bourdet, « Votre Gestapo d’Algérie », L’Observateur, 13 janvier 1955.

De quelle Algérie parlaient tous ces gens ? La leur. Celle qui n’existe qu’en partie. Dans leur milieu. Il leur suffisait d’ignorer le réel, de ne pas voir les choses pour vivre agréablement la colonisation. Aveugles, ils jouissaient d’un climat propice, d’un statut privilgié. Sur le dos des autres…
Alger la trop blanche, Alger des petits blancs, Alger des bidonvilles qui l’entouraient, misère absolue, ratage complet. Algérie morflante aux colons ignobles. Mais n’en jetons plus ; il suffit de lire aussi la presse rédigée par les envahisseurs pour voir l’ignominie au quotidien durant cent trente ans d’occupation. Coprocéphales ! Infranuls ! Quand je pense qu’on les a indemnisés ! Quand paieront-ils un dédommagement à chaque Algérien bafoué ? Dédommager les criminels ! C’est le monde à l’envers ! Escrocs, Thanatophores ! Hyènes !
Tout pied-noir pouvait savoir que, bien avant les « événements », la condition des Algériens était insupportable :
« Ratonnades » gratuites dans les années 1930-1940, villages massacrés au lance-flammes en 1954, asphyxies programmées en 1957 à Aïn Isser. Et Philippeville (1943), et Sétif, et Guelma (1945), et Texenna (1960), et les Nementchas (1956), la Wilaya IV (1957). Ce qui ne faisait que continuer les « enfumades », véritables gazages du trop célèbre Bugeaud. N’oublions pas les élections truquées de 1948.
C’est vrai : Il n’y a pas eu, durant l’occupation de l’Algérie, une semaine sans exactions, sans atteinte au Droits de l’Homme, sans cruauté perverse ou humiliation. Qui pouvait, là-bas, ignorer ces faits ? Silence affligeant des beaux-parents. Honteux !
Alger, la trop blanche… Alger la misérable avec des quartiers riches où se pavanaient des bourgeois imbéciles. Et des petits quartiers où crevaient comme les autres de misérables européens, tous haineux, ou peu s’en faut. Les pires. Les riches ne puent pas forcément la haine. Les petits blancs…c’est fait pour ça ! Haïr, façon de voir !
Dans la famille de Rabat-joie, on n’en parlait pas… Ou alors, sur le ton de la «rigolade, d’anecdotes « cocasses » où l’on voyait combien on aimait humilier les Algériens. Toujours ridicules, toujours méprisés. Durant des années, notre héros supporta les opinions sanieuses de ces deux pouacres. Une si longue patience…
L’amour s’est destitué. Il ne s’est pas retourné. Pas de statue de sel, juste l’animosité. L’usure voulue par elle, pour faire comme il le faut, comme on devient chez elle, rabougri, coutumier, habitude d’être ensemble, pèpère à engueuler, faire la tronche tous les jours en écachant la vie. Elle m’a pris pour sa poubelle. Et, déversant sur moi les fétides ordures de son enfance à elle, de ses problèmes à elle, elle m’a submergé des rancoeurs évidente contre ses pères et mères. Mais là, attention : on ne moufte pas ! Affronter les parents ? Trop dur. Intimidée. Vengeons-nous sur un autre. En plus, pense t-elle : « Il m’aime. Taïaut ! Tuons sa liberté, tabassons lui le quotidien, et faisons-le morfler ! tu es un autre, mon homme, je te possède mais… tu proviens d’une autre horde, d’une autre famille, tu n’es qu’un pourri d’allophyle, un étranger. Tu peux servir. C’est vrai. Comme les Arabes, jadis, quand on vivait chez-nous, là-bas, en Algérie. Sauf que t’es intello, genre artiste à cheveux ». Est-ce pire qu’un « bougnoule » ?
La résistance algérienne fut aussi forte, aussi noble, aussi sordide, aussi pure que la Chouannerie. Aussi cruelle. Mais qui oserait dire des Chouans ce qu’on dit des « Arabes » ? Deux poids, deux mesures.

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Comme les catholiques, tueurs et racistes envers les juifs, les pieds-noirs doivent demander pardon. Au lieu de ça ils la ramènent! Ces occupants illégitimes qui interdisaient le voiute aux autochtones la ramènent! Aucune pudeur, l'iobsénité vulgaire des salauds complaisants s'attendrissant sur eux-même et l'Algérie perdue... Il faut qu'ils prenennt d'abord conscience de leur culpabilité, comme les Blancs d'afrique du Sud.après on verra.  Pardonner? Oui, une de leur victime le peut individuellement...Mais au nom de l'humanité, on ne peut pas leur pardonner... Ils ont démoli l'
Algérie, tout raté... §Ils sont en dette envers l'humanité! Certes ils furent moins immondes que les Nazi, mais c'étaient des occupants: ils n'avaient pas à être là...en plus ils ont beaucoup mieux profité des autres que les Alllemands...

Voilà. Bien sûr, je n'ignore pas que tous les pieds-noirs ne sontpas ainsi ! Et quelques-uns de mes amis nés de l'autre côté le démontrent aussi bien que Guy Bedos.Bref, il y a aussi les "pieds-noirs rouges"..... Ce texte sera dédié à mon ex-beau-frère JAcques Charby (voir wikipedia) qui, bien que né à Paris, etc...

Oui, nous avons besoin de hautes vertus! De grandeur, de vérité!

Résistance!


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