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"L'homme sans âge"... un navet

Par Critikacid
C'est un peu éberlué que l'on sort de "l'homme sans âge". Mais à bien y regarder, on a là tous les éléments de ce qu'ici on méprise dans le cinéma. 

D'abord une histoire d'un ridicule achevé - adaptée d'une nouvelle de Mircéa Eliade, dont on rappellera au passage que malgré sa culture immense il fut aussi un réactionnaire fini, se vautrant même dans le fascisme à ses heures - mais le film s'empresse, politiquement correct oblige, de nier cet aspect-là en prenant les distances nécessaires avec les nazis et leurs succédanés roumains.

L'histoire elle-même relève du fantasme de rat de bibliothèque : un "coup de foudre" miraculeux permet à un étudiant attardé de 70 ans de rajeunir pour finir son "oeuvre", à savoir remonter à la racine du langage humain, le dotant au passage de super-pouvoirs digne des comics marvel, comme de pouvoir lire un livre, et même des rêves, rien qu'en touchant l'objet du bout des doigts.  Tant qu'à faire, ce professeur se trouve miraculeusement à l'abri du besoin de travailler pour vivre; le voici donc placé dans des conditions "idéales" pour accomplir sa quête, flanqué, même, de domestiques à foison.
Deuxième "coup de foudre" de l'histoire, qui s'abat cette fois sur  une femme qui s'avère être la réincarnation  de beaucoup d'autres et qui entreprend  de remonter dans des transes successives le fil historique supposé du langage humain -  dans des scènes d'un grotesque absolu (qui firent monter bien des rires dans la salle).
Le tout est servi dans des images bien lêchées tout aussi ridicules, suite de clichés  pour touristes en mal d'exotisme balisé, propre sur lui,  et assaisonné de dialogues lamentables relevant du roman de gare... et d'ailleurs bien peu crédibles venant d'un homme sensé avoir lu, compris, tant de livres, mais incapable pourtant du moindre trait d'esprit. Coppola durant ce temps fait joujou avec sa caméra et accumule là aussi cliché sur cliché. Bref, amis, fuyez ce film, vous aurez forcément, inévitablement mieux à faire!

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