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• Pour les salariés, la récession n’est pas terminée, quoi qu’en disent
les indicateurs économiques. Dans le monde occidental, le chômage ne
cesse de s’aggraver. Même les entreprises profitables dégraissent à tour
de bras.
• Pourtant, comme le démontre le professeur de management américain
Jeffrey Pfeffer, les licenciements ne sont pas nocifs pour les seuls
salariés : ils nuisent aussi à la santé des entreprises. Alors, que
faire ?
• Commencer par réduire le temps de travail et partager les emplois.
L’idée n’est certes pas nouvelle. Mais, cette fois, ce sont les
Britanniques et les Américains qui la remettent au goût du jour.
"Le 12 septembre 2001, aucun avion commercial n’a sillonné le ciel américain. On ignorait quand les compagnies aériennes seraient autorisées à voler de nouveau – et combien de passagers voudraient encore les emprunter. A la tragédie du 11 septembre s’est ajoutée l’entrée de l’économie en récession. Presque immédiatement, tous les transporteurs aériens – sauf un – ont alors entrepris ce que tant de sociétés aux Etats-Unis savent si bien faire : ils ont annoncé des dizaines de milliers de licenciements. Le seul qui n’ait pas taillé alors dans ses effectifs, Southwest Airlines, présente aussi la particularité de n’avoir jamais procédé à des licenciements économiques en près de quarante ans d’existence. La compagnie à bas coût est aujourd’hui numéro un pour les vols intérieurs aux Etats-Unis et affiche une capitalisation boursière plus élevée que toutes ses concurrentes locales réunies. Comme son ancien directeur des relations humaines me l’a dit un jour, “les hommes sont notre principal actif, pourquoi voudrions-nous nous débarrasser d’eux ?”"