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Sexe -mort -sacrifice dans la religion mochica

Publié le 15 mars 2010 par Caraffa

emme caressant un personnage squelette aux traits simiesque visage ridé copulant avec une femme © Museo Larco, Lima p

femme caressant un personnage squelettique aux traits simiesques

Museo larco , Lima , photo Daniel gianno

Musée  du Quai  Branly

Commissaire d’exposition : Steve Bourget, professeur associé du département Art et Histoire de
l’art à l’Université du Texas, Austin.
Conseiller scientifique : Anne-Christine Taylor, directeur du département de la recherche et de
l’enseignement du musée du quai Branly.

Tous ces êtres sont pris dans des cycles de reproduction impliquant le basculement d’une

moitié à l’autre, dans le cadre de grands rituels collectifs où les sacrifices, notamment de

guerriers prisonniers, occupaient une place importante.

Cette civilisation précolombienne de premier plan, contemporaine de la culture nazca de la

côte sud, se situe au rang des plus grandes cultures indigènes des Andes, au même titre que

l’empire inca qu’elle précède de plus de cinq siècles. Elle s’est développée du Ier siècle au

VIIe siècle de notre ère dans une zone aride du nord du Pérou. Des sites funéraires imposants

(tels celui du « Seigneur de Sipan », exhumé en 1987), et les huacas (immenses sites

cérémoniels de forme pyramidale), ont permis d’approfondir les connaissances sur cette

civilisation grâce aux nombreux témoignages exhumés des sépultures et aux peintures murales

qui ornent les monuments funéraires.

L’exposition invite à découvrir cette civilisation précolombienne par le prisme de sa

mythologie unique qui, en l’absence d’écriture, nous est transmise par une imagerie propre

qui témoigne de la surprenante rencontre du sacré, de l’acte sexuel et de la mort.

Il est important de comprendre que les images sexuelles figurant sur les céramiques mochica

ne sont pas des illustrations de la vie quotidienne de la société Moche. Aussi, leur

interprétation ne peut se baser sur les idées et valeurs de notre propre société : leur message doit être déchiffré à partir d’une reconstruction du contexte particulier du monde des

Moche, que propose cette exposition.

En mettant particulièrement l’accent sur la production céramique, facette de l’artisanat

Mochica particulièrement riche et connue pour son abondance et son réalisme, l’archéologue

Steve Bourget révèle le résultat des recherches qu’il a effectuées en étudiant de manière

systématique l’ensemble de l’iconographie Moche.

Toutefois, les interprétations présentées dans l’exposition sont nécessairement spéculatives,

compte tenu du caractère lacunaire des sources archéologiques relatives à cette

civilisation.

L’exposition s’appuie librement sur l’ouvrage publié par Steve Bourget, en 2006 : Sex, Death

and Sacrifice in Moche Religion and Visual Culture.

Les vestiges de la culture mochica renvoient à une cosmologie complexe organisée selon un

principe dualiste, typique aujourd’hui encore des cultures indigènes des Andes : l’univers et

les phénomènes qui le composent sont scindés en deux parties, et les éléments du monde,

regroupés par paires, sont assignés à l’une ou l’autre partie.

La société mochica, telle qu’elle est représentée dans

l’iconographie, regroupe quatre grandes classes

d’êtres :

- les vivants (humains et animaux domestiques),

- les morts,

- les esprits animaux,

- les divinités principales ou esprits ancestraux.

Personnage anthropomorphe assis

© Museo Larco, Lima-Pérou


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