Teintes verdâtres pour rencontre entre ombres et lumières, The Good Heart décline son idée de base (le choc de deux antagonismes et visions de la vie) jusqu’au prévisible. Si le premier est jeune, sincère, optimiste et voue son quotidien à aider son prochain, le second est misanthrope, misogyne, malade et amer (« bitter and cold »). De ses deux manières d’envisager l’existence, l’islandais Dagur Kari tire un film un peu terne qui ne sait tirer parti de son cynisme (et de ses dialogues finement taillés) que par fulgurances. Tout autour, beaucoup de surplace (le lieu unique du bar renforce cette impression de tourner en rond) et peu d’émotions, le cinéaste ne cessant de suivre des chemins que l’on peut aisément flairer par avance, jamais surpris, face à la tournure des évènements. Les personnages se retrouvent alors enfermés dans leur fonction et statut de contraire, soleil et ténèbres d’une œuvre qui ne tient pas ses promesses de noirceur. La permutation finale (twist facile du genre) ainsi que le côté feel good movie ténébreux (qui va a contrario des ironies du début) n’en sont alors que plus factices.
- Vu en Avant-Première au Festival Indépendance(s) et Création d’Auch