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Que ne suis-je Catulle, en ces presque 80 poèmes, de Jude Stéfan (une lecture d'Auxeméry)

Par Florence Trocmé

 

 

on vous aura aimé tel…
    
à Jude Stéfan
    
    
    
on vous aura aimé tel
Catulle ou non
semblable cependant à cette ombre-là
fardée de siècles, &
syntaxe libre & tutoyant le gouffre –
    
quant à l’abîme, lui –
rebord comme la lèvre d’Empédocle
avec ce feu en bas, dans les cercles de la bouche
avide comme un berceau
    
et la nuit comme la nuit, vide infiniment :
étoiles pantelantes, silences en échos
    
l’abîme enfin nous sera accueillant,
vous chantant votre sonnet bancal
& nous
claudiquant de concert, sandale dénouée
    
prêts à plonger sur la langue de lave,
    
nos frusques englouties déjà, nos amours
    
décomposés, nos rires & l’avenir à l’abandon
    
    
    

Stefan
 NDLR : Par ce poème, Auxeméry rend compte du livre Que ne suis-je Catulle, en ces presque 80 poèmes, de Jude Stéfan, Gallimard, 2010
    
    
par Auxeméry


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