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Deux petites dames vers le Nord, de Pierre Notte

Publié le 19 mars 2010 par Onarretetout

deuxpetitesdames« On s’en va », première phrase du dialogue de cette pièce. « On reviendra », dernière phrase.

Il est question de théâtre. Et cette pièce de Pierre Notte, sous couvert d'évoquer le deuil de deux sœurs (et non pas trois comme dans une autre pièce, de Tchekhov), nous parle d'enterrer les auteurs morts.

On peut s’ennuyer au théâtre, et pas seulement quand le metteur en scène choisit l’immobilité. Ici, c’est le contraire : les deux comédiennes bougent, chantent, dansent, grimacent, appuient les mimiques. Et on rit. La pièce que ces deux sœurs vont voir le soir où, exceptionnellement, elles ne veillent pas leur mère, semble ennuyeuse (c'est une pièce de Pinter, mort en 2008), et elles en attrapent un fou rire. Ce même soir, la mère, âgée de 97 ans, meurt. Le texte de Pierre Notte est comme ça : il évoque le deuil, les relations entre sœurs, un pèlerinage dans les cimetières du Nord (plutôt de la Somme, d’ailleurs, qui est en Picardie), et il fait rire là où on pourrait se lamenter. Mais ce rire est forcé. Le propos lui-même n’est que prétexte à créer des scènes (au théâtre, dans un ascenseur, au funérarium, dans un car de 60 places, au commissariat, dans des cimetières, dans un dancing karaoké…) et l’annonce en voix off des didascalies montre bien l'importance de ce découpage, d’où applaudissements du public entre chaque scène et spectacle décousu. Le jeu des deux actrices (Christine Murillo et Catherine Salviat) déborde d’énergie, un peu trop même, et sans doute parce que le comique de ce spectacle s’essouffle très vite et qu’il faut le rattraper par une performance.

C’était le spectacle d’ouverture du Festival des Ecritures au Pôle culturel d’Alfortville (94)


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