Magazine Culture

Vanités au Musée Maillol, vidéo de Koen Theys

Publié le 11 mars 2010 par Onarretetout

artikelLa vidéo de Koen Theys est extraordinaire, non par son côté Livre des records (la plus grande Vanité au monde !) mais par tout ce qu’elle contient.

Je m’assois. L’image tourne lentement. Un tic-tac se fait entendre, un réveil apparaît à la droite de l’écran. Il indique exactement l’heure qu’il était quand je suis entré dans le Musée. Et pourtant j’ai visité les trois étages. Serais-je mort ? Le temps se serait-il arrêté ? Non, les aiguilles bougent. Un escargot est collé au-dessus du réveil. D’autres s'étirent. Il y a 22000 escargots dans l’œuvre, il n’y a qu’eux qui soient vivants, les horloges n’étant que des mécanismes à ressort. L’image tourne. Des livres empilés, parfois en équilibre précaire, livres d’histoire, d’histoire de l’art, de géographie, des paysages, des journaux, des textes philosophiques. On cherche les noms, on reconnaît la Divine Comédie, de Dante, et on constate que le titre est en flamand (goddelijke comedie), que la plupart des titres sont en flamand. On essaie de deviner les autres titres. Pendant ce temps-là, les escargots continuent de sortir de leurs coquilles et de se déplacer, marquant l’avancée lente du temps. Lenteur, vanité de toute cette accumulation, collier, chapelet égrené de livre en livre, de table en table, d’étagère en étagère. Parfois monte la fumée d’une bougie qui vient de s’éteindre. Les crânes accueillent les escargots qui se logent dans les orbites, collent leur corps sur l’os pariétal, l'occipital. Aucun, m’a-t-il semblé, n’a eu la bonne idée de faire tirer la langue à une de ces têtes de mort. Tout est vanité… Et la caméra quitte l’installation pour suivre aussi lentement la foule des photographes et cameramen venus assister à l’inauguration. Les discours s’enchevêtrent, vantant le monument historique où Koen Theys a installé son œuvre, le manège du château de Loppem. Vanités. Les escargots se nourrissent de l’œuvre exposée dans ce lieu. Les escargots, quand ils meurent, ne laissent pas d’os, pas de squelette, seulement leur coquille, qui leur est extérieure, tandis que, pour les humains, ce qui reste est ce qui ne se voyait pas et nous faisait tenir debout.

Tiens ! revoici le réveil du début, et à la même heure ! La vidéo est en boucle, ou bien c'est le temps qui tourne en rond ! Je décide, pour sortir, de passer par l'escalier en colimaçon.

A 3 h 26, heure d'ici, quelqu'un cherchait des informations sur Louise Julien et, les trouvant sur ce blog, en fut le 12000e visiteur.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Onarretetout 3973 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazine