
Mieux : si le président sud-coréen a reçu en personne Bernard Kouchner, nous informe l'Associated Press, il lui a également fait part de tout l'intérêt que la population du pays portait à ces ouvrages, uniques, mais surtout historiques. Ce à quoi notre ambassadeur de la paix et du riz dans le monde a répondu qu'il manifesterait « la plus grande coopération ».
Le dîner aura également été l'occasion de remettre le sujet sur le tapis, et le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Séoul a assuré que les ministres des deux pays - Yu Myung-hwan, pour la Corée du Sud - s'engageaient mutuellement à trouver un compromis.
Chose qui n'aidera pas M. Kouchner, c'est cette petite phrase de Jack Lang, l'envoyé spécial de Nicolas Sarkozy pour les missions culturelles à faire cuire à feu doux, pour qui les 350 livres incarnent un « trésor national de la Corée, du peuple coréen ». Reconnaissant que les discussions avancent, Jack Lang ajoute que, personnellement il « souhaitait depuis longtemps que la France puisse accomplir ce geste d'amitié, de réparation historique ».
Manifestement, personne n'a osé avancer que, puisque 31 manuscrits avaient été numérisés par la BnF, et qu'ils seront sûrement disponibles via internet, c'est un peu comme si on les avait déjà rendus. Le hic dans tout cela, c'est qu'il est impossible de faire jouer la Convention des Nations Unies, qui concerne les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert illicite de propriété des biens culturels.
Cette dernière, complétée en 1995, par la Convention de l'Institut international pour l'unification du droit privé sur les biens culturels volés ou illicitement exportés (UNIDROIT), n'est en effet pas rétroactive. Et ne peut pas s'appliquer dans le cas France/Corée du Sud. (plus d'informations)