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[Critique] La campagne de Cicéron

Par Gicquel

« La Campagne de Cicéron » de Jacques Davila (Carlotta Films)

Sortie le 25 Mars 2010

Jusqu’à présent disparu, le dernier film de Jacques Davila ressort par la grâce du dvd dans une version restaurée  par la Cinémathèque de Toulouse. Une aventure peu banale ( il a beaucoup fallu retravailler les négatifs ) pour une histoire que  Eric Rohmer saluait dans «  Les cahiers du cinéma » comme étant celle de l’enchantement.

[Critique] La campagne de Cicéron
«  C’est un des films qui nous apprend à voir et nous donne envie de dire comme Rimbaud “ Maintenant je sais saluer la beauté” ». On comprend que l’auteur qui imagina  «  Les Nuits de la pleine lune » et «   Le Genou de Claire » s’accorde à ce récit informe , à sa liberté de ton , au bonheur simple de filmer .

L’histoire est à l’unisson : Christian, un comédien au chômage, ( Michel Gautier ) en froid avec sa compagne Françoise  (Sabine Haudepin) décide de partir dans les Corbières rejoindre Nathalie  une jeune musicienne.(  Tonie Marshall ).De son côté, Françoise rend visite à Hermance, une organisatrice de festivals,( Judith Magre) et tombe amoureuse de Simon, son ancien amant .

[Critique] La campagne de Cicéron

Dans un décor paisible, une scène de dispute mémorable entre Tonie Marshall et Jacques Bonnafé

Il n’y a pas d’intrigue à proprement parlé , mais une galerie de personnages , qui vont et viennent au gré de leurs humeurs et de la poésie évanescente qui en émane  . Malgré l’avertissement du réalisateur qui a coupé certaines scènes en raison de cette poésie qu’il prohibe sur le plateau. Des tableaux impressionnistes, inscrivent ainsi les petits drames du quotidien où l’humour , en filigrane est toujours présent . Un humour qui prend ses distances, un humour malgré lui , celui d’un représentant ministériel , costumes trois pièces au milieu de l’été et grosses  lunettes du monsieur sérieux.Jacques Bonnaffé dans toute sa splendeur.

[Critique] La campagne de Cicéron

Judith Magre, une organisatrice de festival, à la vie personnelle désorganisée

Il cadre avec l’insouciance délibérée de cette petite communauté, ballottée par l’ amour et le désamour. «  C’est un vaudeville qui finit mal » prévient le réalisateur. Qui  n’insiste jamais, à l’image de sa mise en scène ,posée comme une évidence.  De ses dialogues , inspirés par le moment présent ( et pourtant totalement écrits ) , aspirés par une force invisible , le décor des Corbières , où la vie semble pouvoir couler de source. Les femmes sont belles et les hommes inconséquents. Ou peut-être l’inverse.

Pour les suppléments, les comédiens  sont retournés sur les lieux du tournage . L’occasion de se remémorer une belle aventure, tout en découvrant la façon de travailler de Jacques Davila . Ca dure trois quart d’heure, et le film semble avoir repris ses droits . Mêmes plans pour les interviews,  incrustations des scènes d’aujourd’hui  dans le décor d’aujourd’hui , un régal .

19.99 €


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