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Alice au Pays des Merveilles, la critique

Publié le 22 mars 2010 par Fredp @FredMyscreens

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Tim Burton avec Alice au Pays des Merveilles. Voilà une rencontre qui avait de quoi rendre fou tout cinéphiles. Malheureusement, le résultat ne sera pas à la hauteur de l’attente.

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Depuis ses débuts, l’univers de Tim Burton nous berce de merveilleux, de noirceur et de folie poétique. Le retour du réalisateur dans l’écurie Disney pour Alice au Pays des Merveilles était donc le projet le plus excitant de l’année. En effet, on peut dire que Tim Burton était tout simplement né pour mettre en images le roman de Lewis Carroll. Mais c’est sans compter la main mise de Disney sur son catalogue et le réalisateur assagi qu’est devenu Burton.

Alice a grandi et se retrouve malgré elle au Pays des Merveilles où la Reine Rouge a pris le contrôle et règne d’une poigne de fer sur toutes les créatures alors que sa sœur, la Reine Blanche, se cache dans un lointain château où elle attend la personne qui l’aidera à reprendre son trône. Vous l’aurez comprit, Burton ne s’attaque pas vraiment à un remake du dessin animé de Disney mais plutôt à une suite à Alice, combinant les deux romans de Lewis Carroll.

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Et c’est du côté de cette histoire combinant l’absurdité de Wonderland à un récit propre à la Fantasy que le bât blesse. Car toute la folie des habitants du Pays des Merveilles a été considérablement allégée pour convenir à tous les publics. On sent clairement que Burton a été bridé et n’a pas pu aller au bout de ses possibilités. Il ne restera que quelques instants avec le lièvre de mars ou la Reine Rouge pour se remémorer toute la folie de l’univers de Lewis Carroll.

Si l’innocence et la fraicheur d’Alice sont toujours là, nous avons par contre perdu le Chapelier Fou. Mélancolique et amoureux d’Alice, puis se révélant combattant, il n’est plus là le temps où l’on fêtait un non-anniversaire complètement absurde. Certes, Johnny Depp est toujours bon, mais il est lui aussi en dessous de ses possibilités. Il ne porte tant que ça le film, cet honneur revenant à la jeune Mia Wasikowska qui, malgré son approche d’Alice bien dirigée par Burton, aura du mal à retenir l’attention à la sortie de la salle.

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Dommage que cela pêche du côté de l’histoire, car du côté de la réalisation, Burton nous invite dans un monde vraiment merveilleux et coloré où les images font rêver et les décors rendent admiratif du travail des designers. Des forêts de fleurs aux châteaux des deux reines en passant par les looks des personnages, le film vaut vraiment le coup d’œil. Visuellement, Maître Tim en met plein les yeux et Wonderland est presque aussi réaliste que l’était Pandora avec une foule de détails pas toujours perceptibles au premier coup d’œil (les singes qui portent les lustres de la reine rouge par exemple). C’est aussi le design déformé des personnages qui fait sourire. Crispin Glover en valet de cœur plutôt costaud, Anne Hathaway en reine gracieuse ou Helena Bonham Carter avec sa tête énorme caractérisent à la perfection l’essence des personnages.

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Une vision en marge des courants actuels qui fait bien plaisir.

Mais cette vision est malheureusement entachée par la 3D. Car oui, le film, suivant la mode actuelle, est visible en relief. Relief qui n’apporte strictement rien au film. 80% des scènes sont en 2D et es 20% restants assez mal gérés. Il en résulte donc un possible mal de crâne mais surtout un assombrissement énorme des couleurs. On aurait du s’émerveiller en débarquant dans Wonderland et en volant au dessus des châteaux de contes de fées, mais les filtres des lunettes ne nous en donnent pas l’occasion.

C’est donc une nouvelle déception de la part d’un grand cinéaste à laquelle nous avons droit cette année. Après Peter Jackson et son Lovely Bones trop niais, voici donc que Tim Burton trébuche. Le potentiel était énorme et l’attente était trop forte. Du coup, malgré les prouesses visuelles qui font vivre Wonderland, Tim Burton s’est assagi, Johnny Depp ne fait que son boulot et Disney reste trop grand public. En soi le film est loin d’être mauvais, mais il aurait pu être tellement plus merveilleux !

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S : Un grand merci tout de même à Allociné et au Club 300 pour nous avoir offert cette avant-première événement et marquante ponctuée par la vue surprise de Tim Burton himself qui a bien répondu à quelques questions avant que le film ne commence. Un grand moment pour tous les blogueurs cinéphiles qui étaient réunis là.


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