De l'internet gratuit et une ouverture le dimanche pour sauver les bibliothèques

Alors que sur Paris, les postes d'accès à Internet que l'on peut réserver en bibliothèque sont en rade depuis plusieurs semaines, l'Angleterre réfléchit à la manière de faire survivre ses établissements, et de lutter contre la baisse de fréquentation. Qui intervient en même temps que la réduction des dépenses décidée par les conseils locaux.
Le gouvernement propose ainsi des mesures dans un rapport qui aboutit à plusieurs conclusions. Quatre trois orientations sont développées :

• l'accès gratuit à internet - prévu pour 2011 sur l'ensemble des établissements (l'accès à Facebook est même évoqué, pour les utilisateurs, en tant qu'outil de communication précieux et partie de l'infrastructure culturelle
• une ouverture le dimanche et des horaires plus élargis
• fournir tout livre de la collection nationale

Margaret Hodge, celle qui voulait faire d'Amazon le modèle de la survie des bibliothèques, et accessoirement ministre de la Culture, avertit charitablement que dans « le contexte où les bibliothèques évoluent change brutalement et à grande vitesse ».
Après deux années de réflexion, les solutions apportées sont intéressantes : on propose le droit à une adhésion dès la naissance à une bibliothèque et l'accès à d'autres établissements dès lors que l'on est inscrit dans l'une de celles du territoire. On autoriserait même des commerces comme Starbucks à s'installer pour rendre les bibliothèques plus accueillantes.
Le gouvernement veut même imposer une interdiction légale concernant les livres numériques : les bibli ne pourront donc pas opérer de tarification sur les ebooks, même à distance. « Bien que des critiques dans les médias soient friands d'une opposition entre les livres imprimés et numériques, rien ne suggère que les ebooks chasseront la passion de notre nation pour les livres imprimés ni que les bibliothèques seront confinées à des espaces en ligne. Les ebooks permettront aux services des bibliothèques de rester pertinents dans un marché où les gens utilisent des dispositifs mobiles pour accéder à l'information et à leurs divertissements. »
Depuis cinq ans que la fréquentation est en baisse, on constate également que les prêts accordés aux enfants sont inférieurs à ce qu'ils furent voilà 10 ans.
Selon le rapport, l'attente des utilisateurs est que les bibli ouvrent leurs services au-delà de ce qui est aujourd'hui proposé - avec notamment des horaires d'ouverture plus larges, et particulièrement le dimanche.
On se demande comment ce genre de mesure sera possible avec des coupes dans les budgets. Solution ? Le bénévolat. « Comme chaque bon bibliothécaire le sait, les bibliothèques publiques ne sont pas assises à attendre placidement que les gens viennent emprunter les livres. Elles manifestement un engagement actif de la communauté, tissant des liens vers d'autres services publics et répondant aux impératifs de la politique du jour », conclut Margaret.