Résumé:
Un chat égaré, une inconnue jouant de ses charmes au téléphone, des événements anodins suffisent à faire basculer la vie d'un jeune chômeur, Toru Okada, dans un tourbillon d'aventures. L'espace limité de son quotidien devient le théâtre d'une quête sans cesse renouvelée où rêves, réminiscences et réalités se confondent. Aucune frontière, physique ou symbolique, ne résiste à l'effervescence des questionnements qui s'enchaînent au rythme de rencontres déroutantes, chacune porteuse d'un secret, d'une fragilité propre. Haruki Murakami (La Course au mouton sauvage, La Ballade de l'impossible) tente de nous donner à voir la part d'ombre des choses et des êtres. Replaçant la méditation bouddhique dans la violence contemporaine du japon ou d'ailleurs, il se propose d'explorer nos ténèbres intérieures. Sans se départir d'un humour où perce la détresse, il emmène le lecteur dans un monde fantastique où, toujours plus fuyante, la réalité n'en devient que plus envoûtante.
L'avis de Dup:
Je ne cache pas que même si j'ai apprécié ma lecture, j'en garde une impression d'écriture un peu spéciale! L'auteur met son héros Toru Okada dans une situation de plus en plus chaotique, de chapitre en chapitre il lui arrive des tuiles, sa vie part véritablement en quenouille. Mais tout cela est raconté sur un ton calme, comme une constatation... Il y a un tel décalage parfois que cela en est hilarant, cela créé un comique de situation.Par exemple, le héros reçoit chez lui une femme qu'il n'a jamais vu (une voyante que lui impose sa femme) pour lui donner des renseignements au sujet de son chat récemment disparu. Celle ci se met à lui raconter sa vie, son enfance, ses problèmes sexuels, tout y passe pendant plus de trois heures. Et il n'ose jamais l'interrompre! A un moment il tente de recentrer habilement sur le chat mais son intervention passe complètement inaperçue, et il continue à subir. Plusieurs fois ils s'éclipse dans sa cuisine, préparer du café, servir du jus d'orange...puis une fois, il revient, plus personne! La femme est repartie, sans prévenir. Et bien, sereinement, notre Toru conclut que "décidément le cours de ma vie prend un aspect singulier ces derniers temps".Le côté placide des japonais et leur éducation pour le moins rigide ressort sans cesse. Une écriture où transparaît à chaque ligne la politesse à l'extrême, même les engueulades entre Toru et sa femme Kumiko ( avant qu'elle ne le plaque) sont toutes en retenues. A tel point qu'on en est imprégné de cette courtoisie et il en ressort un sentiment de "zénitude" à lire ce monsieur Murakami.Bref, une pose agréable entre deux thrillers quoi!Si ce n'est que 860 pages, c'est un peu long pour une petite pose... ;)