Magazine Culture

La loi du braconnier de Marc Séguin (prix des libraires du Québec 2010)

Par Ngiroux

La loi du braconnier de Marc Séguin (prix des libraires du Québec 2010)

Marc S. Morris, métis, chasseur, braconnier et par surcroit intellectuel.  Dès la première page, pour ne pas dire la première ligne : En général, je déteste les gens que je ne connais pas et je hais ceux que je finirai par connaître.  Après son suicide raté (dommage), il nous raconte sa haine, son désarroi, sa recherche de la foi.  Et c’est à travers la chasse et le sexe que notre jeune homme décide d’y apporter sa lumière.  En plus d’être braconnier, notre homme est un individualiste. Je ne suis pas un braconnier par souci de vengeance ou par désir de faire le mal, mais parce que ma nature m’oblige à ne pas respecter les règles des autres.  Et notre héros pendant les prochains dix ans suivra son parcours. Comme je ne savais pas quoi dire, quoi faire, j’ai tracé un immense FUCK YOU qui partait de la Saskatchewan et le U se terminait quelque part dans le Saint-Laurent près de Montmagny.  Ici, on peut parler d’un sérieux désœuvrement. 

L’auteur nous sert et cela sans détour des phrases telles que : Le jansénisme et son contraire sont-ils synchronisés par leur opposition ? Faut le faire, quelle érudition !  Et malgré ces maigres cent quarante quelques pages, Séguin trouve assez de texte pour : Je suis sous la douche.  Je bois l’eau chaude du jet et je pisse en même temps.  J’ai toujours pissé sous la douche.  C’est le seul endroit où je n’ai pas besoin de viser ni de tenir ma queue.  Maintenant nous voilà informés, difficile de ne pas s’éclater de rire.  Et des phrases comme cette dernière le roman en est rempli.  Choisi en liste préliminaire du prix des libraires. J’ai une certaine crainte de m’aventurer avec d’autres. 

J’ai probablement une aversion naturelle envers les chasseurs et en plus braconniers.  Un parti pris, peut-être. Mais les descriptions de ces tueries, de ces baises, de ces recettes de gibier, on en a rapidement plein l’assiette. Et ce style dit très personnel de cet artiste visuel de «réputation internationale» m’a laissé un goût amer. Je termine ici très rapidement, mais je laisse avec cette phrase qui en dit long, mais pas trop long quand même… J’étais bandé raide. Normalement, c’est assez.  C’est surtout simple.  Si je bande, c’est qu’il y a désir.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ngiroux 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines