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Les poissons ne connaissent pas l’adultère, Carl Aderhold

Par Sophielit

C’est l’histoire d’un voyage en train. Un Paris-Toulouse en Corail Téoz. Valérie, fraîchement relookée, a décidé de changer de vie : la voici Julia, ayant quitté mari et enfant, ayant abandonné son emploi de caissière. C’est cette image de femme neuve que voient les autres voyageurs. Parmi eux, deux couples de jeunes gens, dont les deux hommes, historiens, vont intervenir à l’occasion d’un colloque toulousain, un cruciverbiste (à ne pas confondre avec verbicruciste, celui qui écrit les grilles), une vieille femme dont le cœur balance entre son amant du Lot et son amant de Paris, un commercial de la pire espèce, un groupe de choristes menées Dick, fan de Johnny devant l’éternel, Germinal, le contrôleur anarchiste bègue…

Le voyage se passe au son de la variété française chantonnée par la troupe Happy Days Band. Chansons et arrêts en gare rythment le périple. Mais plus encore, c’est l’alternance de toutes ces voix qui donne le ton : alternance de points de vue, vies qui se croisent, qui s’emmêlent, comme autant de fils d’une pelote qui risque fort de se retrouver pleine de nœuds.

Les poissons ne connaissent pas l’adultère, mais les historiens, si. Car une histoire d’amour débute là, au beau milieu de cette effervescence, de ce voyage imaginaire, de ce train fou devenu communautaire.

Carl Aderhold, découvert avec Mort aux cons et édité par JC Lattès, écrit avec simplicité et finesse. Son humour est au service de personnages attachants et consistants, qui s’amusent à paraître autres que ceux qu’ils sont, et dont chacun s’amuse à trouver les points communs avec de vrais gens.

Julia, Vincent, Aude, Nicolas, Muriel sont tellement réels qu’on croit très bien les connaître - ou alors, on voudrait faire leur connaissance bien vite.

Si son premier roman était presque trop dense, au point de parfois s’essouffler, celui-ci démontre davantage de légèreté et de maturité, moins de tranchant catégorique et plus de souffle à l’égard des personnages harmonieusement mis en scène. On en redemande - sûr qu’on ne loupera pas le prochain train !


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