

Dixième film en dix ans, Dream partait sur un sujet intéressant. Pourtant, le cinéaste sud-coréen se perd dans une histoire décousue où le non-sens et l’illogisme prennent une part trop importante voire dérangeante. Ce traitement manque d’intérêt pour rendre son sujet distrayant. Trop superficielle, s’appuyant sur des codes déjà utilisés par l’auteur, qui ont par ailleurs fait sa renommée, Dream s’engonce dans les acquis d’un cinéaste qui ne parvient plus à se renouveler. Essai nombriliste, Kim Ki-duk semble s’adonner à une pâle caricature de lui-même.

Que garderons-nous d’un film comme Dream ? Une scène tout au plus. Une scène fantasmagorique qui prend lieu et place dans un champ où les quatre protagonistes se retrouvent face à leur réalité via le rêve. Un dédoublement d’identité et une projection d’eux-mêmes caractérisée par une force peu commune. Mais Dream, c’est surtout un cinéaste en perte de vitesse, dès lors la question se pose : Kim Ki-duk est-il capable de renouer avec un talent et une audace qu’on lui connaissait ? Espérons qu’il se ressaisisse puisqu’il avait su jusqu’ici nous offrir quelques belles surprises.
Diana & I.D.