Haïr?
" je suis antifascisme mais pas anti-facho", me dit mon fils... Je laisse évidemment venir. Il ajoute "on ne peut pas haïr l'humain"...
Vaste débat.
Diantre... Où veut-il en venir? Etre contre une pensée s'oppose donc à mépriser ou haïr ceux qui s'en réclament? Et le Lucien, tranquille, continue: "ces gens croient agir pour le bien"... et "Le Pen n'est pas un salaud"... Bref, il a compris une chose fondamentale: l'autre,l'ennemi peut être sincère et croire vraiment qu'il agit pour le bien public et croire que ce qu'il propose est un pas vers l'harmonie... Vaste débat, certes....
"Tous pourris".
Mais aussi le témoignage que mon fils n'est pas de la sorte ignoble des bien-pensants si gentils pour qui les opposants sont "tous pourris"...Le genre écolo-bio qui s'imagine que l'on cherche à nous empoisonner, que tout est moche, les paranos de l'intrigue, des "grands complots", les racistes, Bref, on est loin de l'inhumanité ambiante... Loin des modes qui nous disent qui il faut haïr. Loin aussi du "tiut se vaut" relativiste;c'est même un antidote contre le mauvais côté de la pensée de Lévy-Strauss. Celui qui dit "tous pourris" ne fait que projeter et se révèle en ce sens!
Critères?
Car Lévy-strauss, pétri de foutaise structuraliste, nous a infligé l'idée qu'il faut juger une civilisation selon ses propres critères. Tiens donc...quand on est anthorpôlogue ou ethnologue, c'est déjà foutu, impossible... Et molin j'ssule ce que je suis, je ne disous pas ma personne dans la bien-pensance béate.si je dois étudier ces pourris de Mayas, je continuerai à penser queles sacrifices humains bien sanglants sont une dégueulasserie. Elle rabaisse l'homme au niveau du chat, cette merde de monstruosité cruelle, entièrement sincère dans son plaisir de torturer. J'ai choisi mon camp.et je vomis l'excision, par exemple, prônée par une prix Nobel africaine! Dommage que l'auteur magistra de "Race et Histoire" en soit arrivé à cette conerie! On part de ce qu'on est...on fait avec!
Ils massacrent.
Ce n'est donc pas parce que l'ennemi est un pourri dégueulasse que je le combats...Il existe, bien sûr, des gens ignobles, magouilleurs, malhonnêtes...Mais ils ne sont pas si nombreux qu'on le croit. Des millions de gens sincères et généreux posent un tout autre problème. Ils massacrent.
La torture: acte d'amour!
Qui rejoint celui de la foi. Torturer un hérétique est un acte d'amour... Hé oui! "je te fais souffrir pour ton bien...de toute façon, tes souffrances n'égaleront pas celles du Christ qui, lui, était innocent. Je vais te faire morfler un max ppur que tu mérites ton salut.Et je vais compatir, souffrir avec toi pour la plus grande gloire de Dieu, parce que je suis ton frère en Christ et que je t'aime"...tout simple, non? Beau comme l'antique! Redoutable et humain...
Faire un choix.
Hé oui, il faut faire un choix, sans règle préétablie acceptable.certes, celui qui croit, qui obéit, qui se soulet est toujours coupable.Hannah Arendt a bien montré que les bourreaux nazis étaient rarement des fous sadiques. Oui, il y a eu Ilse Koch et Violette Morris, certes.Mais la plupart furent de bons fonctionnaires, exact dans leur travail, des pères et mères de famille tendres et aimant, de braves gens toujours prêts à rendre service, etc...
Chiens et roses.
Oui, même Hitler était sincère et croyait que son action serait positive! Sa conception du "bien" est certes duraille, mais il n'y a aucune raison de penser qu'il était un "pourri".Un fou, peut-être...Un sadique? Bof... Dans son économie interne il est bien possible qu'il y ait autant de générosité que chez un sait charitable admiré... Ca décoiffe, mais c'est ainsi. Et l'on voit avec ce fameux et salutaire "jeu de la mort" comment de braves gens, convaincus d'être dans le "bien" peuvent nuire horriblement, sans se rendre compte de ce qu'il font. Hitler aimait les chiens et les roses... Cyrrhonodiquement!
Saint-Just.
Voici qui n'est pas arrangeant pour les "bonnes consciences" qui aiment tant diaboliser... Abraham ne fut un salaud que par soumission. "dieu" lui ordonna de tuer son fils, il obéit. C'est tout: il pense que c'est bien. Moi, il me dégoûte, Abraham, en démissionnant ainsi de l'humanité. Surtout si son fils est comme le mien: sagace, quoique impertinent, humain et athée, donc généreux... IL va faire son chemin, mon gamin: il est déjà plus mûr que bien des gens pétris de certitude et pur qui l'opposant est forcément une ordure. Saint-Just aimait les bêtes, il était végétarien. De plus il avait une conscience de la nature étonnante (opposée à celle de Rousseau! Saint-Just avait bien vu que la société est l'état naturel... Y a qu'à voir les fourmis ou les loups quand ils ne se mangent pas entre eux: impitoyables sociétés aux lois d'airain!).
Voilà.
Il n'y a de moche que ce qui croit, que ce qui obéit, que ce qui se soumet... Du moins socialement et politiquement.en eux-mêmes, les gens sont plutôt de braves types. Et c'est redoutable. Je ne hais que la haine, disait Tristan Bernard... Voilà. Bon, je vous laisse: j'ai du boulot. Et pas mal de boulot: Deux ou trois hérétiques à torturer...Ca n'a l'air de rien mais c'est fatigant! En plus, ça me fend le coeur de les voir suffrir.Mais il le faut. Je préfère nettement massacrer des bébés-phoques...mais le devoir m'appelle, on 'est pas là pour rigoler, que voulez vous...