Le cinéaste Abbas Kiarostami a emprunté au poème de Forough Farrokhzad le titre de son dixième film, le plus connu, en 1999.
Le vent nous emportera
Dans ma petite nuit,
le vent a hélas ! rendez-vous avec le feuillage Dans ma petite nuit il y a l’angoisse de l’effondrement
Écoute
entends-tu le sifflement de l’obscurité ?
Accoutumée au
désespoir
je regarde incrédule mon bonheur
Écoute,
entends-tu le souffle de l’obscurité ?
Maintenant quelque
chose se prépare dans la nuit
la lune est rouge et anxieuse
et au-dessus de ce toit qui menace ruine à chaque instant
les nuages
comme une foule endeuilléeSemblent attendre l’irruption de lapluie
Un instant
et après, rien
Derrière cette
fenêtre
la nuit tremble
et la terre
est en train de s’arrêter de tourner
Derrière cette fenêtre
un inconnu s’inquiète pour nous.
Oh, toi plein de
sève
pose tes mains dans mes mains amoureuses
comme un souvenir incandescent
et confie tes lèvres à la caresse de mes lèvres amoureuses
comme le sens ardent de l’existence
Le vent nous
emportera
Le vent nous emportera
Forough Farrokhzad,
poème extrait du recueil Une autre
naissance, traduction inédite du persan par Farideh Favriaud.
Bio-bibliographie
de Forough Farrokhzad
Contribution de Tristan Hordé
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