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Trois femmes puissantes

Publié le 24 mars 2010 par Lorraine De Chezlo
TROIS FEMMES PUISSANTESde Marie N'Diaye
Roman - 315 pagesEditions Gallimard - juin 2009Prix Goncourt 2009
Norah est mariée à un français avec lequel elle vit en famille. A l'appel de son père, elle laisse son travail pour le rejoindre au Sénégal puisqu'il semble avoir quelquechose de bien important à lui dire. Leurs rapports ne sont pas simples, et maintenant que Sony, le jeune frère de Norah, est en prison pour meurtre, les choses sont encore plus difficiles, les ambiances plus lourdes. Pourquoi a-t-il tué la nouvelle femme de son père ?
Cette première partie du roman, c'est l'histoire d'une des Trois femmes puissantes, cette Norah qui doit lutter contre un lourd héritage familial et un peu aussi contre la sécheresse de son propre coeur.Malgré le style littéraire très peu évident, j'ai suivi ce volet avec intérêt, en le comprenant.
Extrait :"Le scintillement particulier, se rappelait-il dans le silence qui suivit, un silence faiblement haletant comme s'il appelait un très lointain pays aux communications sommaires et qu'il fallait à ses paroles toutes ces lentes secondes pour arriver mais ce n'était que le souffle inquiet de Fanta cependant qu'elle réflechissait à la meilleure façon de lui répondre pour sauvegarder il ne savait, il n'osait imaginer quels intérêts futurs (alors une bulle de colère lui montait soudain à la tête, quel futur pouvait-elle concevoir sans lui), oui, se rappelait-il laissant voguer son regard sur les lignes vertes aux minuscules grains vert vif, sur les chênes verts au-delà que les acquéreurs de la propriété, ces Américains ou Australiens qui fascinaient et indisposaient maman car elle affirmait que le vignoble devait rester entre les mains de Français, avaient fait élaguer avec une telle sévérité que les arbres paraissaient humiliés, châtiés pour avoir eu le front de pousser leur feuillage verni, serré, inaltérable jusqu'à dissimuler en partie la pierre alors grisâtre, maintenant blonde et fraîche, de ce qui n'était somme toute qu'une grosse maison qu'on affublait ici du nom respectueux de château, oui, se rappelait-il, le scintillement particulier là-bas de sa propre blondeur, de sa propre fraîcheur..."
Ouf ! Fin de la phrase.... Tout le livre n'est pas bâti avec ces phrases longues de 22 lignes pour lesquelles on ne sait quel rythme respiratoire tenir, mais on en trouve beaucoup (trop). Car il arrive que les phrases interminables, à la grammaire compliquée et au style hermétique fassent que ma concentration lâche prise. Ce fut le cas avec la seconde partie du livre, la 2e histoire, qui pour moi fut bien plus l'histoire du torturé Rudy, en prise à ses démons, à la buse vengeresse, à sa femme Fanta qui se détourne de lui. Serait-ce donc elle, la femme puissante ? Son personnage n'est pas traité en profondeur et c'est dommage.La troisième et dernière histoire, c'est celle de Khady Demba, qui symbolise à la fois le déshonneur des femmes africaines stériles et la force qu'il leur faut pour vivre la tête haute, ainsi que le parcours douloureux de l'immigration clandestine.Mon ressenti quant à ce livre est très inégal, donc peu enthousiaste. Certes il y a des passages dont on se délecte, mais trop souvent des phrases sur lesquelles on trébuche et qui rendent pénible la lecture. ___________[merci Muriel !]L'avis de Papillon - Journal d'une lectriceL'avis d'Amanda Meyre - Lecture, théâtre et autres plaisirs

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