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De la défaite du pouvoir en place à l'alternative politique

Publié le 25 mars 2010 par Marx

Après les élections régionales: bilan et perspectives

Par Denis Collin et Jacques Cotta

Les deux tours des élections régionales qui viennent de se tenir sont riches d’enseignements et doivent être analysés avec toute la précision nécessaire – ce qu’évidemment on aura du mal à trouver si on s’en tient aux commentaires bavards tant des commentateurs patentés que les chefs politiques qui courent de plateau en plateau de télévision.

  1. Le premier enseignement, celui que l'on cherche à minimiser ou à escamoter depuis le début des ces élections, c’est-à-dire depuis les premiers sondages, c’est la portée nationale de cette élection. Quand on nous dit qu’une fraction non négligeable des électeurs est incapable de citer de nom du président de région, que l’immense majorité ignore quelles sont les compétences de la région, cela prouve bien que les électeurs se sont d’abord déterminés par des considérations politiques nationales. La défaite en rase campagne de Sarkozy et son camp, confirmant l’élection européenne de 2009, les municipales de 2008 et les sondages d’opinion répétés, démontre à l’envi qu’il n’y a pas de majorité pour la politique et le pouvoir en place. Le pays légal, c’est le pouvoir sarkozyste ; le pays réel est en rupture radicale avec le pays légal. Que les listes du président de la république ne soient en tête que dans six départements, qu’elles soient battues et largement battues dans toutes les grandes villes, que les principaux ministres soient écrasés – les défaites cinglantes de Bruno Le Maire en Haute-Normandie, de Xavier Darcos en Aquitaine ou de Valérie Pécresse en Île de France – cela n’a pas d’autre signification de que celle-ci : le peuple de ce pays rejette la politique de démantèlement des services publics, de destruction de l’éducation nationale ainsi que la réforme des retraites que concocte le battu des battus qu’est Darcos. Cela démontre bien, si besoin était, le caractère totalement anti démocratique d’institutions qui concentrent le pouvoir dans les mains présidentielles au détriment de la volonté populaire exprimée à l’occasion d’élections intermédiaires. Du simple point de vue de la démocratie et de la légitimité qui découle du vote, les conséquences devraient être unanimement tirées : arrêt immédiat des suppressions de poste dans le fonction publique, notamment l’Éducation Nationale et la santé ; retrait de tout projet de réforme des retraites ; retrait de la loi Chatel dans l’éducation nationale, etc. Le président Sarkozy, pressentant le danger, avait parlé de « pause » en 2011. Ce n’est pas seulement sur le bouton « pause » qu’il faut appuyer mais aussi sur le bouton « arrêt » et sur le bouton « eject » !

  2. Pour minimiser le sens des résultats des 14 et 21 mars, commentateurs, sondeurs, (...)

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