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Compte-rendu du concert de Melody Gardot le 25/03 au Femina (Bordeaux)

Publié le 26 mars 2010 par Mikatxu @crystalfrontier
Compte-rendu du concert de Melody Gardot le 25/03 au Femina (Bordeaux)J'ai découvert la musique de Melody Gardot de façon inattendue, lors d'une promotion d'un célèbre site de vente en ligne qui se lançait dans les mp3. Je me suis donc procuré "My One and Only Thrill", second album de la belle, et là, coup de coeur, même pour moi qui ne suis pas vraiment familier du jazz.
De fil en aiguille, j'ai investi dans une place pour la venue de l'Américaine ici à Bordeaux. Je dis "investi" à dessein, parce que la place m'a coûté 50€ (ouch). Bref, j'arrive sous la pluie au théâtre Femina, superbe cadre, où de jolies ouvreuses amènent les spectateurs à leur place. Je suis excentré sur la droite, mais au final, j'ai beaucoup aimé cet emplacement car je voyais tout ce que faisait le batteur. Petit coup de gueule : le confort des sièges est absolument scandaleux, ils semblent n'avoir jamais été changés. Le concert démarre au final avec une petite demi-heure de retard, délai imparti pour finir de placer le public.
Melody Gardot et son groupe commencent derrière un rideau transparent, n'apparaissant qu'en ombres chinoises. Petite improvisation de quelques minutes avant le début du concert proprement dit suite au tomber de rideau. Batteur, contrebassiste, sax / clarinette / flûte traversière et Melody qui alterne piano et guitare en plus du chant. Du classique, certes, mais ça a suffi pour offrir un spectacle de très haute volée, sans qu'à aucun moment il y ait une dimension pesante ou une ambiance trop feutrée. Non, c'est vivant, organique, avec des subtilités qui se glissent dans l'instrumentation, plus vivante et dynamique que sur le disque. Le batteur alterne avec brio les coups de sang et les caresses subtiles, le contrebassiste se charge quant à lui d'insuffler une bonne dose de groove (version exceptionnelle de "Worrisome Heart" !) et le sax... Lui, ça se passe de mots : dextérité, talent et sensualité, il maîtrise à la perfection toutes les nuances que permet l'instrument. Et ce trio, associé au talent de Melody Gardot et à sa voix, a donné une nouvelle vie aux titres des disques. C'est chaleureux, envoûtant pour tout dire : le charme ne descend jamais d'intensité, des titres comme "Baby I'm a Fool", "Lover Undercover" ou "Your Love Is As Black As the Night" captivent l'audience, et les plus légers "If the Stars Were Mine" et "Who Will Comfort Me" montrent une jeune femme pleine de talent, mais aussi à l'aise sur scène malgré ses handicaps, faisant preuve d'une belle présence et de pas mal d'humour. Le concert s'est déroulé ainsi, dans une ambiance nimbée de jazz, de touches de bossa ou de soul, évoquant parfois les films noirs des années 50 ("Love Me Like a River Does"). Et derrière la sophistication de l'apparence de la chanteuse (femme fatale, talons hauts, une classe magnifique) se cache un vrai sens du partage, car elle a fait monter sur scène un homme et (je pense) son fils croisés dans la rue, pour venir jouer un peu avec elle et son groupe, l'adulte à l'accordéon, le fiston au djembé, pour un beau moment de partage musical. Un dernier titre exécuté a capella, blues jusqu'au bout des ongles, et Melody Gardot se retire au bout du deuxième rappel, sous une ovation splendide. Une grande dame de la musique, c'est déjà ce qu'est la jeune Américaine. Et dire qu'elle n'a que 25 ans...
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