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[Critique dvd] Allemagne, mère blafarde

Par Gicquel

« Allemagne, mère blafarde » de Helma Sanders-Brahms( Carlotta)

Sortie le 25 mars 2010

[Critique dvd]  Allemagne, mère blafarde

On parle encore de la guerre, encore de la seconde, et pourtant c’est un film qui se distingue  de tous les précédents. Il atteint des sommets de réalisme, sans jamais forcer le trait, ni accentuer l’atrocité d’un tel conflit. « Allemagne, mère blafarde » – le titre est extrait d’un poème de Bertolt Brecht – puise son origine dans les souvenirs que la réalisatrice a conservé de sa propre mère durant l’époque nazie et l’immédiat après-guerre.

C’est donc une petite fille qui raconte en voix off , puis de son regard faussement naïf, l’ histoire collective d’un pays en ruines rongé par le nazisme, mêlée à  son histoire personnelle.   » Je tombais sur un champ de bataille, quand on me détacha, Tant de choses à voir étaient déjà détruites ».L’entrelacement des deux histoires donne un récit d’une extrême violence , sans qu’une image ne vienne conforter ce point de vue ,sans qu’un dialogue n’alourdisse le propos . Bien au contraire , l’écriture est minimale, le souffle omniprésent.Helma Sanders-Brahms, suit « tout simplement » l’itinéraire tourmenté d’un jeune couple séparé par la guerre. En l’absence de son époux, Lene met au monde une petite fille, Anna. Au moment de la débâcle, elles  doivent  affronter la peur, les violences, les privations…

[Critique dvd]  Allemagne, mère blafarde

Une errance à la fois psychologique et physique filmée de manière fabuleuse  pour saluer  le retour des soldats sur un quai de gare d’une campagne désertée . Où au coeur d’un paysage enneigé , vide lui aussi de toute espérance.  Helma Sanders-Brahms filme de façon inhabituelle les visages , les rencontres et les adieux. Le hors cadre est privilégié ,et le regard extérieur d’une très grande signification.Ce qui accentue la tension énorme entre les protagonistes aux évolutions bien contradictoires. Mais aucun éclat ne chamboule la mise en scène.  Alors que tout n’est que cris, déchirements, abandon, c’est un film sublime dans le silence qui l’habite.

LES SUPPLÉMENTS
. Entretien avec Helma Sanders-Brahms (11 mn)
La réalisatrice revient, trente ans après, sur la genèse et la fabrication de son film, abordant notamment la signification du poème de Brecht et le choix de l’actrice principale.
. Froide figure (27 mn)
Par Marielle Silhouette, Maître de conférences à Paris IV. Issue de la même génération que Rainer Werner Fassbinder, Helma Sanders-Brahms a trente-neuf ans lorsqu’elle réalise « Allemagne, mère blafarde ». 

 19.99   €


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