Je me rends compte que le temps passe vite et que je n’ai pas écrit depuis déjà presque deux semaines. Effectivement ces 15 derniers jours ont été quelque peu chargés: beaucoup de décisions à prendre, beaucoup de travail à fournir, excusez-moi donc de n’avoir pas été très ponctuel à notre rendez-vous hebdomadaire sur ce blog. Il faut dire que je passe aussi beaucoup de temps devant mon piano. Apprentissage de nouveau répertoire, entretien de l’ancien, je retrouve ma cadence de travail de jeune étudiant! C’est aussi le temps de faire un petit bilan de ces six premiers mois d’année sabbatique.
Ma première action a été de m’interroger sur moi-même et de m’ouvrir l’espace nécessaire à une profonde introspection. Savoir quelle direction je voulais prendre, ce qui m’intéressait vraiment dans le métier de pianiste. Outre la partie émergée de l’iceberg, à savoir le concert, j’ai découvert que la transmission du savoir était un secteur d’activité qui m’attirait beaucoup. J’ai donc développé une série de workshops autour du piano et de la musique de notre temps en plus des traditionnelles master-classes d’interprétation, et ainsi recentré l’action pédagogique au cœur de mon activité.
Ces six derniers mois, j’ai aussi découvert pas mal de chose. Passé en self-management au début de cette année, je dois dire que cette expérience, si enrichissante soit-elle, n’est pas une partie de plaisir. C’est une partie du métier totalement nouvelle pour moi et j’ai fait pas mal d’erreurs de débutant qui m’ont rendu un peu honteux. Booker des concerts, se présenter aux organisateurs, savoir se vendre, tout ceci est loin d’être aisé, même quand vous avez une large expérience du milieu musical. Quand on ne nage (coule!) pas dedans, le management peut paraitre assez simple. Quand on s’y confronte, on s’y perd facilement, et on se décourage très rapidement.
J’ai également enfin trouvé le temps de faire le ménage dans mon répertoire, il était temps! Exit certaines pièces et de nouvelles arrivent comme les études de Debussy ou la reprise d’Incises de Boulez (dont c’était justement l’anniversaire hier, tiens). De nouveaux concertos, comme le troisième de Bartok, viennent enrichir mon répertoire avec orchestre. Parfois, le grand ménage fait du bien! Grand ménage technique également, puisque j’ai beaucoup travaillé au piano, et modifié radicalement ma technique comme je le souhaitais depuis un certain temps. Résultat très très intéressant que vous verrez dans quelques mois je l’espère!
Ces six premiers mois sont donc très positifs. J’ai pu enfin réfléchir sur et me confronter au monde de la musique tel qu’il est dans la réalité. Je ne regrette pas du tout cette relative suspension d’activité (publique). Il est quelques fois bienvenu de prendre un peu de distance et de changer la manière de faire les choses, et c’est ce que je souhaitais faire avec cette pause.
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