Doit on tirer sur l'ambulance?

Alors me voilà bien embêtée. N Sarkozy homme tout puissant en début de quinquennat est aujourd'hui en bien mauvaise posture.

La défaite aux régionales, quoi qu'il en dise n'a pas pu le laisser indifférent, pas plus d'ailleurs que les sondages qui l'annoncent à 30 % d'opinion favorable. Certains députés ayant la défaite plutôt amère se donnent désormais l'autorisation de critiquer la politique du président. Et puis voilà que De Villepin se lance.

Sarkozy est aujourd'hui assez seul et doit faire face sans doute à des décisions à venir qui détermineront son avenir. La tactique du funumbulisme requiert quelques talents. Le remaniement ministériel fut un ajustement technique qui laisse présager quelques inflexions mais pas de changements sur le fond.

Le débarquement de Xavier Darcos au ministère du travail, n'est pas de très bon augure. Son remplaçant Eric Woerth, ancien dirigeant du cabinet Arthur Andersen, où il s'est spécialisé dans l'audit d'entreprises, ne prendra sans doute pas de gant avec les partenaires sociaux.

L'arrivée de Tron, et de Baroin sont des cautions de droite gaulliste à l'image de la politique d'ouverture qui fut menée à gauche.

Il reste deux ans à Sarkozy pour tenir et surtout pour ne pas faire perdre la droite à l'élection présidentielle. Deux ans c'est peu et beaucoup à la fois.

C'est beaucoup quand on connait le climat social en France (montée du chômage et de la pauvreté): il y a le temps dans cette intervalle pour quelques révoltes populaires à l'image des grèves de 1995 qui pousseront Chirac à la dissolution de l'assemblée nationale. Je ne voudrais pas donner de bonnes idées à Sarkozy mais Chirac à gagner en 2002 car il a laissé la gauche aux affaires, devenant la figure rassurante d'une France en proie à la "Fracture sociale".

Mais deux ans c'est peu au regard de toutes les promesses annoncées en début de mandat. Et déjà certains bilans peuvent être faits sur cette politique. Certains projets comme la taxe carbone n'ont pas survécu. C'était bien la peine de passer par autant de difficulté (censure du conseil d'Etat) pour faire naitre une coquille vide.

L'insécurité n'aura pas baissée, les inégalités entre cette France du bouclier fiscale et la France qui elle se lève tôt n'auront cessé d'augmenter. Le discours sur l'immigration populiste aura surtout servi le front national.

Et finalement, voilà que je m'inquiète. Si jamais N.Sarkozy n'était plus au pouvoir. Si le président de la république chose largement prévisible n'était même pas qualifié pour le second tour en 2012, alors ce blog n'aurait plus d'objet et de sens.

Paradoxe d'une blogueuse qui depuis l'élection de Sarkozy aime à dénoncer une politique de l'injustice sociale mais qui en ces jours de débâcle se demande si elle a intérêt à tirer sur une ambulance.

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