Après une pause déjeuner, précédée d’une visite guide de l’exposition « l’ombre des mots » les peintures à l’encre de Chine de Gao Xingjian et les aquarelles de Günter Grass au Musée Wurth, nous avons poursuivi notre périple en visitant la Chaufferie, un moment de vraie jubilation devant les toiles de Christian Zimmert “Par l’opération du St-Esprit” se moque t’il de la culture en général ou des grands maîtres en particulier ? L’artiste n’est pas présent pour répondre à nos questions. J’ai adoré « Manipulation génétique, 1989 », parce que 2 dames n’y ont vu que leurs sempiternelles conserves, asperges et pois …. Ah souvenirs envolés ….Mais aussi un clin d’œil spécial à mon amie Malou « Tintin au lit à Sète à 77 ans. Il faudrait les citer toutes, c’est irrévérencieux, drôle, autour de Latour, Poussin, Braque, Matisse, Courbet et les autres …. en fait je vous incite fortement à aller vous régaler.
Puis ce fut le CEAAC, ou Gérald Wagner nous invita à partager les visions ambivalentes, à la fois contemplatives et mélancoliques que portent les artistes contemporains sur notre monde post-moderne. Quelques vidéos et photos de l’exposition « En présence » avec les oeuvres de Becky Beasley, Katinka Bock et sa ligne d’éléments naturels qui courent sur le mur, Tacita Dean ou l’histoire de la poire en bouteille,
Wolf von Kries et la vitrine de Léon Vraken, un vrai cabinet de curiosités, nous ont captivés et enchantés tout en nous questionnant sur les inventions du futur.
Avec le Syndicat Potentiel, - accueilli, par Jean François Mugnier - le choix est autre, Cigdem Mentesoglu, citoyenne turque, avec « made in Connotation » nous interpelle avec son installation où des images sont projetées sur un lit, entouré de barbelés, sommeil certes, mais songes ou cauchemars, souvenirs d’un ailleurs discriminant ? Métaphore de la distance dans les relations interpersonnelles écrit-elle.
Des dessins suspendus le long des murs démentent la distance et nous rapprochent agréablement du propos de l’artiste. Bernard Goy, conseiller pour les arts plastiques, de la Direction Régionale des affaires culturelles, nous fit un rapide survol sur les relations DRAC/FRAC/CRAC et l’art contemporain.
Puis ce fut l’apothéose de la journée, la visite au MAMCS - Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg - de l’exposition « La photographie n’est pas l’art », collection Sylvio Perlstein
Ce fut une déambulation dans l’histoire de la photographie, avec des œuvres de premier ordre d’une collection exceptionnelle.
Fasciné de longue date par le surréalisme, le collectionneur belgo-brésilien Sylvio Perlstein a réuni une collection exceptionnelle fortement axée autour de ce mouvement. La photographie y tient une place de première importance et Man Ray, que Sylvio Perlstein a connu et dont il possède des tirages d’époque parmi les plus célèbres (entre autres chefs d’œuvre, le Violon d’Ingres, l’Érotique Voilée ou encore La Prière), apparaît comme le cœur de cette collection très personnelle.
Man Ray est, en effet, l’artiste autour duquel la collection se constitue, donnant à Sylvio Perlstein le goût de réunir les artistes phares des premières heures du surréalisme. Ainsi, les années 1920 et 1930 sont-elles remarquablement représentées par les artistes et les œuvres les plus emblématiques du mouvement fondé par André Breton. Depuis la tonsure en forme d’étoile de Marcel Duchamp sous l’objectif de Man Ray, le même Duchamp étant présent avec une photographie « rectifiée » (le fameux L.H.O.O.Q), jusqu’à Jean Cocteau posant au milieu des masques pour Berenice Abbott, en passant par plusieurs tirages de la Poupée de Hans Bellmer ou encore un des autoportraits travestis de Claude Cahun, l’exposition concentre les plus belles images du surréalisme tout en s’intéressant aux développements contemporains que le mouvement a pu prendre.
Au fil des quelque 200 photographies réunies à cette occasion, le visiteur peut voir comment le regard du collectionneur s’est intéressé de façon très cohérente et toujours plus exigeante à un aspect précis de la création depuis les icônes de la photographie d’hier jusqu’aux créateurs d’aujourd’hui,
le surréalisme demeurant le fil rouge de cet ensemble d’une rare qualité. L’exposition montre également quelques œuvres non-photographiques minutieusement choisies dans la collection Perlstein, notamment les œuvres de Warhol, Bruce Nauman ou encore Pistoletto.Le groupe s’est séparé avec regret, en suggérant de renouveler l’aventure au moins deux fois l’an !
Photos et vidéos de l’auteur sauf l’avant dernière