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Pourquoi la production participative ne décolle pas

Publié le 06 mars 2010 par Monartiste

Bonjour,

Je vous propose une petite analyse des difficultés que peuvent connaître ces sites.

Malgré le succès de Mymajorcompany et de son poulain Grégoire, dont le succès a sans nul doute dépassé toutes les espérances. (coup d’essai, coup de maître, pourrait-on dire !).  Non seulement, le site a lancé près de 15 artistes, mais qui ne  connaissent pas le même succès, (qui en a entendu parler ?), mais les concurrents sont encore loin de démontrer la viabilité du modèle économique et de ce mode de financement, l’un des précurseurs, Sellaband est en grande difficulté et spidart a mis la clef  sous la porte en laissant sur le bord du chemin, les artistes en attente d’être produit.  Est-ce que ce modèle de production n’aura été que celui d’un artiste. Etait-ce uniquement un effet de mode, un effet buzz qui s’est déjà estompé.

Tout d’abord, je suis convaincu que faire appel aux internautes pour financer des projets artistiques et soutenir la création est une vraie innovation, qui va perdurer et s’inscrire dans le temps. Aujourd’hui, à l’aube du web 3.0, les internautes ne sont plus uniquement des spectateurs ou des consommateurs de contenus culturels. Faire appel à leur engagement est nécessaire, pertinent et avantageux pour les deux parties.

Pour autant, Les sites existants ont ouvert des portes, créer un marché et des opportunités, mais sont loin d’être parfaits, ils possèdent de nombreuses failles et sont victimes de nombreux freins qui ralentissent leur développement et rendent aléatoire leur innovation.

Comme dans toute innovation, il est souvent nécessaire d’attendre la deuxième ou troisième génération, pour voir véritablement le modèle fonctionner correctement.

Mais quels sont ces freins ?

Tout d’abord, il ne faut pas oublier la crise économique, qui évidemment n’invite pas les internautes à se lancer dans de nouvelles pratiques, préférant sécuriser et économiser leur argent.

Mais cela n’explique pas tout, le fait est que, et cela notamment dans la musique, les labels participatifs se sont posés comme concurrents des labels existants.

En souhaitant révolutionner le marché de la musique, ils ont été mal acceptés par les labels existants. Dans un contexte aussi difficile, il aurait été préférable d’apparaître comme une alternative et de s’appuyer sur les maisons de production et les associations existantes. En se coupant de ce premier réseau de passionnés et de prescripteurs, ils n’ont pas pu tirer une certaine forme de légitimité et susciter la confiance.

En outre, il y a deux freins notables, le premier… sont les frais de gestion ou la marge que peuvent prendre ces sites, j’en veux pour preuve les 20 % de frais de gestion que prend le site Kiss Kiss Bank Bank sur les investissements des internautes. Tout le monde peut comprendre que des frais de gestion existent et sont nécessaire, pour autant l’idée que sur 100 €, 20 € vont aller directement au site, cela déplaît forcément. Il faut que le site puisse proposer une valeur ajoutée et non pas uniquement être un portail de présentations d’artistes en recherche de financement.  Sinon le site n’a que peu d’utilité et de légitimité.

Enfin, il ne faut pas négliger que les investisseurs dans la musique ne bénéficient d’aucun avantages fiscaux, cela ne les incite pas à contribuer et à investir de grandes sommes, au contraire des mesures incitatives du mécénat dans l’art.

Je pense que prendre ces paramètres en ligne de compte sont très importants pour que les futurs plateformes pour qu’ils  puissent fonctionner, avoir une vraie légitimité et un vrai impact.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par Designer Prod
posté le 20 mai à 13:00
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Très bonne analyse !!

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