De l'ouvrage de David Servan-Schreiber, devenu best-seller, maintenant revu et augmenté (Anticancer) aux dernière tendances culinaires qui se préoccupent du bien-manger, le message clé pourrait être celui-ci : le mieux-être passe -forcément- par notre assiette et l'alimentation est la première des médecines.
Des
aliments phares, regroupés sous le titre évocateur de super
foods,
font la part belle à divers nutriments et condensent à eux seuls
des bénéfices records pour l'organisme. D'autres interviennent au
long cours, comme l'épice indienne curcuma
(du latin curcuma
longa L.),
à la belle couleur jaune-orangé, aussi éclatante en poudre que
fraîche. Je qualifie volontiers cet aliment d'apotropaïque*,
puisque ce rhizome,
connu également sous le nom de Gingembre
jaune
dans la terminologie chinoise, contient de fortes doses
d'antioxydants, dont l'élément actif est la curcumine. Ce sont les
pigments curcuminoïdes qui agissent, entre autres, sur la digestion.
La première fois que j'ai entendu parler de lui, l'attrait que j'éprouve maintenant pour la cuisine était encore latent. Il s'agissait des vertus anti-inflammatoires du curcuma en cas d'infection ORL ... lors d'un chantier d'archéologie hivernal, où j'avais avalé sans rien dire un petit bol de lait tiède additionné de miel et d'une bonne pincée de curcuma. Sans adorer cette saveur nouvelle pour moi, plutôt sceptique, j'ai en revanche immédiatement admiré son chromatisme solaire, comme les jaunes d'oeuf des meilleures poules ne vivant surtout pas en batterie. Safran du pauvre, elle entre dans la catégorie des plantes tinctoriales en Inde.
Quelques mois plus tard, au détour des ruelles pentues du Vieux Montpellier, j'ai retrouvé le curcuma sous une forme beaucoup plus prosaïque dans l'ouvrage de Chitra B. Divakaruni, La Maîtresses des Epices. Outre l'intérêt que la lecture de ce roman a soulevé, celui pour les épices « solaires » ne m'a plus jamais quitté.
Versant cuisine, donc, le curcuma se trouve dans les mélanges d'épices que sont le curry, le colombo, le wat, le ras-el-hanout, ou encore le masala, mais en quantités très variables. Lorsque je réalise un petit pot de poudre de curry, je veille à bien doser la poudre de curcuma pour conférer au tout une belle couleur.
La poudre de curcuma apporte une pointe d'acidité aux divers assaisonnements pour crudités et cuidités. Son action sur la santé est optimisée lorsqu'on la mélange à du poivre noir et à de l'huile d'olive. Ainsi, j'en ai beaucoup parsemé les sauces pour de succulentes salades de légumineuses/céréales/féculents, qui ont énormément plu à mes ami(e)s.
Avec cette inter-saison qui nous transporte de giboulées en ciel bleuté, je l'utilise quotidiennement pour ensoleiller les assiettes sur la base suivante ... qui accompagne très bien des carottes râpées (carottes oranges/carottes anciennes de teinte jaune pâle au goût sucré subtil), une salade de quinoa/lentilles vertes/pois chiches... :
-1 cl d'huile de sésame
-1 cl d'huile d'olive
-2 c.s. de vinaigre balsamique de Modène
-2 c.s. de vinaigre balsamique blanc
-1 c.s. de vinaigre de noix
-2 c.s. de jus de citron jaune
-cristaux de sel de Guérande
-½ c.c. de poivre noir moulu
-½ c.s. rase de curcuma en poudre
-1 petite échalote ou ½ échalote cuisse de poulet émincée
-20 g de noix de cajou non salées grossièrement écrasées
-les
feuilles d'1 petit bouquet de coriandre fraîche rincées et
émincées.
Mélangez tous les ingrédients à l'aide d'une cuillère en bois, puis parsemez-en vos crudités.
Cette sauce
se conserve dans un récipient hermétiquement clos, plusieurs jours
au réfrigérateur.
*Qui éloigne le mauvais sort.
Posté par orangebalsamique à 16:20 - Avant de passer au piano... - Commentaires [7] - Rétroliens [0] - Permalien [#]Tags : Curcuma, huile d'olive, huile de sésame, noix de cajou, poivre noir