Magazine Culture

Lire: ce que gagnent les écrivains

Par Hervé Bienvault

Logo_lire

Je vous recommande la lecture du dernier numéro du magazine Lire qui consacre un dossier complet à "Ce que gagnent les écrivains". Cela reste bien entendu un tabou dans le paysage éditorial français mais Lire a réussi à ouvrir les consciences. Montants des droits d'auteurs, des à-valoirs (800€ pour un débutant), confortables résidences d'écrivains, prix rémunérateurs, bourses en cascade, traductions, négritudes, postes influents, grand et petit écran, commandes diverses, auteurs "salariés" appointés, rôle des agents, vérités sur les "transferts en or"... Bref, le constat est clair de la part de Jean-Marc Roberts (PDG de Stock): "La situation a tendance à se radicaliser: vous allez avoir, d'un côté, des auteurs inconnus qui, jadis vendaient à 3000 exemplaires, mais qui plafonnent aujourd'hui à 400, et auxquels il va falloir dire que l'on va diviser leurs à-valoir par trois et, de l'autre, des romanciers qui ont la chance de dépasser les 30.000 exemplaires et seront surpayés. Le risque, c'est que les éditeurs ne financeront plus de véritables projets littéraires."

La situation semble bien se dégrader pour bon nombre d'écrivains tombés peu à peu dans la paupérisation. Au coté de Jean d'Ormesson (Monsieur 18%), un article sur la situation inédite (décidément, il est partout) de Marc-Edouard Nabe (Monsieur 70%) qui avec ses premiers 3000 lecteurs inconditionnels vient bien de réussir le pari qu'il s'était fixé. A savoir, comme le rappelle François Busnel dans son éditorial, le postulat somme toute assez clair: "Oui, il est normal qu'un écrivain dont les livres se vendent (quelque que soient les chiffres de vente) puisse vivre de sa plume plutôt que d'un autre métier". Autrefois, Nabe touchait avec un "contrat-salarié" 2200€ mensuels des Editions du Rocher. Il vient de s'assurer en quelques semaines près de deux années de rémunération et l'année est loin d'être terminée. Nabe, avec quelques milliers d'exemplaires, vie à nouveau de sa plume, ce qui est loin d'être le cas pour les autres. On ne peut refermer ce dossier sans se demander si l'édition littéraire tourne normalement, elle qui ne permet plus actuellement de rémunérer correctement les écrivains...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hervé Bienvault 269 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte