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The Shield, la conscience est un tueur

Publié le 19 mars 2010 par Conseilachat

Tout au long des 7 saisons de The Shield, suivez les tribulations d’une équipe de policiers aux méthodes particulières, tout comme leur morale. Mais ces méthodes ont le mérite d’être efficaces et adaptée à la réalité d’un terrain que la Strike Team connaît bien.

The Shield Vic MacKey
Un ripoux comme les autres ou un flic conscient de son environnement ?

Trafic de drogue, violences diverses, détournement d’argent, corruption font partie des nombreuses méthodes de la Strike Team (la Brigade de Choc en français). Vic MacKey, inspecteur de police dirigeant l’équipe, est encore à son poste parce que ses résultats sont incontestables. Ses supérieurs, ses collègues, sa famille bientôt, le soupçonnent pourtant d’être intéressé dans bien des affaires que la loi, quand ce n’est la morale, réprouve.

On constate rapidement que Vic MacKey n’est pas un ange et qu’il profite régulièrement de sa situation pour arrondir ses fins de mois. On constate également, et tout aussi rapidement, que bien que ses supérieurs lui reprochent ses actes, ils sont les premiers à profiter des bons résultats que les méthodes douteuses permettent d’obtenir, méthodes sur lesquelles ils ferment alors les yeux, s’inquiétant seulement qu’elles soient découvertes par d’autres. MacKey a su s’adapter à son environnement : les rues de Los Angeles. La violence des gangs, des cartels, des sociopathes, des décideurs, des désœuvrés, des citoyens communs aussi, demande des mesures efficaces, hors cadre parfois, comme le sont souvent ceux dont cette violence est le fait.

Au fur et à mesure que les épisodes s’enchaînent, le passé se fait de plus en plus sentir, vient influencer le présent de MacKey, son équipe et leur famille et entraîne les protagonistes vers une chute inévitable. Si l’on peut croire au début que les choses pourront bien se finir, le poids du destin, de la conscience et des actions passées va devenir rapidement trop lourd. Chaque tentative désespérée pour s’en sortir ne sera plus qu’une dérobade temporaire, une manière de faire reculer l’inévitable pour quelques temps encore. On assiste à cette prise de conscience chez les protagonistes, avec tout le tragique que cela suppose. On les voit ployer plus ou moins rapidement sous le poids du destin qu’ils se sont forgés, et leur vraie personnalité se révéler.

De l’action, de la violence, des questions de conscience

The Shield ne se contente pas de nous montrer des scènes d’action ou de la violence par pur plaisir exhibitionniste. Au contraire de bien des séries policières, celle-ci jette un regard sans complaisance sur ce qu’une société est prête à faire et accepter pour assurer son fonctionnement, sur la manière dont elle traite ceux qui dévient de ses normes. On découvre au fil des épisodes que bien des malfrats n’ont pour seul défaut que d’être en dehors du système classique. D’autres ne sont que la partie cachée d’un mécanisme apparemment tout à fait digne de confiance, en tout cas parfaitement orchestré par des hommes et des femmes au dessus de tout soupçon, parfois même inconscients de ce que leurs actes impliquent. Le crime peut également devenir l’outil de certains hommes politiques, de promoteurs qui l’utilisent pour gagner des voix ou faire baisser des prix.

On demande des résultats à Vic MacKey, il en fournit. Face à la lourdeur et à la bêtise de certaines procédures, lui use des poings et des balles, de la menace, de la machination et de la corruption, parce que c’est le langage que parlent ceux à qui il a affaire. Il est d’ailleurs régulièrement mis face à des personnages scrupuleusement respectueux des règles. Burocrates inconscients des réalités ou policiers ne traitant que des affaires mineures, ces personnages sont surtout incapables de faire face à la violence du monde dans lequel ils évoluent.

Le personnage de Vic MacKey questionne surtout la violence institutionnalisée. Est-il acceptable d’enfreindre les règles et les codes s’il s’agit de protéger la société ? Qu’est-ce qui peut le justifier ?

Un bouclier bien mince, un miroir surtout

The Shield, c’est la plaque en forme de bouclier des policiers. Elle leur sert bien souvent à se défendre contre des attaques qui toucheraient des citoyens lambda. Cette plaque leur permet de ne pas agir comme ceux qu’ils protègent, pour justement pouvoir les protéger efficacement.

The Shield, c’est aussi le service de police lui-même, rempart de la société contre la violence qu’elle engendre. Chiens de troupeaux protégeant les moutons contre les loups. Mais jusqu’où peuvent et doivent aller les policier ? Bien souvent, c’est la plaque, le collier au coup du chien de troupeau, qui fait la seule différence, qui permet de reconnaître le bon du méchant, le chien de berger du loup.

The Shield c’est encore le bouclier qui permet de se cacher la violence du combat. Les services de police doivent assumer la violence, les citoyens ne voulant pas en entendre parler, ne voulant pas savoir comment on la jugule. Les forces de l’ordre forment un rempart physique autant que moral, elles permettent à beaucoup de se bercer d’illusions quant à l’état d’une société dont ils ne voient que les côtés les moins malsains.

Avec The Shield, ce sont toutes ces questions qui se posent, sans que de véritable réponse ne soit apportée, parce qu’il n’y en a peut-être pas, parce que c’est à chacun de juger ce qu’il est prêt à accepter pour qu’on assure sa sécurité. Éternel débat qui trouve une magnifique illustration avec la série créée par Shawn Ryan où violence, hypocrisie, mensonge, trahisons, corruptions font partie des méthodes autant que des problèmes.


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