Magazine Culture

Black Rebel Motorcycle Club - Beat The Devil’s Tattoo

Publié le 03 avril 2010 par Hartzine

brmc150310Dire que l’on attendait le Black Rebel Motorcycle Club au tournant est le moins que l’on puisse dire. Depuis ses sombres et hypnotiques deux premiers albums et le sublime Howl de 2005, on a attendu que le miracle se reproduise. Désespérément. Mais cela fait quelques années maintenant que l’on se demande où vont Peter Hayes et Robert Turner - apparemment, ils ne le savent pas eux-mêmes. La preuve ? Avec ce sixième album studio, ils tournent en rond en recyclant inlassablement les mêmes formules. Finalement, Beat The Devil’s Tattoo pourrait aussi bien être l’album précédent que le suivant. Le groupe n’y apporte rien de neuf - si ce n’est une nouvelle batteuse, Leah Shapiro, qui remplace l’intenable Nick Jago - et fait montre d’une incroyable capacité à ne pas se renouveler. Le BRMC mord la queue de sa veste en cuir, c’est dit. Et pourtant, on y croyait. Le premier titre - et premier single - de l’album, dévoilé quelques semaines avant sa sortie, laissait presque présager quelque chose d’excitant. Peine perdue : le troisième morceau de l’opus, Bad Blood n’est déjà plus vraiment à la hauteur, et ça ne s’arrange pas par la suite. Mais on doit pourtant l’écrire, cette chronique, alors on ravale sa déception, on respire, on s’accroche et on persévère. A la moitié de l’album, on décroche néanmoins un irrémédiable bâillement accompagné d’un coup d’oeil sur sa montre. “Encore sept titres à écouter ?! Pfff…” Cet album est loin d’être raté, mais les adeptes du groupe sont trop habitués à ces procédés éternellement ressassés pour encore s’en émouvoir. Le BRMC réutilise en effet une énième fois ce qui avait fait le succès de son premier album en 2001 : ambiance saturée à la Jesus and Mary Chain, guitares poussiéreuses, nappes de son étouffantes, batterie crade, voix sombre et torturée… Ce qui nous avait tant emballés à l’époque nous paraît désormais d’une lourdeur et d’un ennui extrêmes tant on a l’impression d’avoir déjà entendu cet album. Quelques titres sortent difficilement du lot, comme Conscience Killer ou War Machine, et on ne peut de toute façon même pas dire qu’il y en ait des vraiment mauvais, mais on ne trouve dans cet amas aucun tube. Et c’est bien ça le problème : après avoir eu le sentiment d’écouter treize fois le même morceau, on a du mal à dire si l’on a aimé ou pas cet album. On voudrait juste oublier son existence et, pitié, pouvoir arrêter de l’écouter avant de sombrer dans un sommeil mortel. Difficile métier que de devoir descendre en public un groupe que l’on adore. Car oui, malgré tout, on a envie de pardonner cet épisode douloureux au Black Rebel Motorcycle Club, de continuer à lui vouer un amour inconditionnel pour ce qu’il a été et d’attendre, les yeux luisants d’espoir, un digne successeur à Howl. D’ici-là, il ne reste plus au groupe que la scène pour tenter de nous convaincre qu’il a encore envie d’emmener son public ailleurs que dans une chevauchée nostalgique, dépourvue de but et interminable.

Audio

Black Rebel Motorcycle Club - Sweet Feeling

Vidéo

Tracklist

Black Rebel Motorcycle Club - Beat The Devil’s Tattoo (Cooperative Music, 2010)
1. Beat The Devil’s Tattoo
2. Conscience Killer
3. Bad Blood
4. War Machine
5. Sweet Feeling
6. Evol
7. Mama Taught Me Better
8. River Styx
9. The Toll
10. Aya
11. Shadow’s Keeper
12. Long Way Down
13. Half-State


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hartzine 83411 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines