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Le Soliste

Publié le 03 avril 2010 par Mg

Retrouver Robert Downey Jr dans une production moins importante que ces derniers succès (Iron Man et Sherlock Holmes), c’était espérer le voir sortir de la grande machine hollywoodienne pour retrouver l’un des acteurs les plus doués de sa génération. Mission à moitié remplie, car s’il est toujours sympathique, Downey Jr a désormais la difficulté de sortir de son portrait de l’homme d’acier. Une cool attitude bien mal assortie avec ce film supposé profond et dramatique, dans la veine d’un cinéma indépendant filmé avec de gros moyens.

Et c’est bien dommage, tant le casting annonçait du lourd. Robert Downey Jr face à face avec Jamie Foxx, c’est avoir deux acteurs extraordinaires sous les yeux. L’un, journaliste entêté mais à succès, commence à découvrir grâce à l’autre, clochard et génie de la musique, le monde caché de Los Angeles, avec ses exclus et ses personnalités hors normes. Une enquête qui va évidemment le confronter à sa propre personne, et à la musique. Si Joe Wright filme magnifiquement la ville de tous ses points de vues, le réalisateur d’Atonement et Pride & Prejudice peine à installer un vrai climat dramatique, restant sur l’aspect social de son histoire. Suivant le personnage du journaliste, découvrant le destin du SDF virtuose, on est dès lors plus dans le suspense de l’enquête, dans le film sur une personne. Non pas que cela soit mal filmé, mais un rien empêche de véritablement accrocher à la magie qui s’opère.

Car dans tout ça, la sensibilité s’échappe de la musique. Musique jouée par Foxx, certes pas manchot, qui au milieu des laissés pour compte suit sa propre voie et ses instruments, accoutré comme un picasso qui s’ignore. Tout ceci est bien joliment fait, mais dans la construction hollywoodienne du film, aucune surprise ne s’en échappe. Un peu trop mélo pour vraiment se faire classique, usant et usant de la voix off (très classe) de Downey Jr, sans compter les deux heures de film et les murmures d’un Foxx légèrement autiste autour de sa passion musicale, le Soliste (The Soloist en VO) est un produit calibré pour les amoureux de belle histoire, qui auront le temps d’en profiter sans s’ennuyer. Evidemment loin d’être mauvais, voici un film qui n’est simplement pas le meilleur d’une catégorie déjà bien remplie.


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