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Les bas-fonds de Montréal

Par Anne Onyme

bas_fondsdemontrealDaniel Proulx
vlb éditeur
160 pages

Résumé:

Ils s'appelaient Paul Bélisle, Leonardo Salvo, Edsel Harris, Roland Chassé, John Boyko ou Hector Legault. Ils étaient des Montréalais d'origine ou venaient de la campagne québécoise, sinon de l'Ontario, de l'Ukraine, de l'Allemagne ou de la Sicile. Ils exerçaient les "professions" de braqueur, de clochard, de jardinier, d'employé de tramway ou de mafieux. Et ils ont tué. Par cupidité, par désespoir, par amour ou par accident. Tous, ou presque, étaient de ces paumés qui forment les bas-fonds, "ces couches misérables de la société, où l'homme se dégrade moralement".

Mon commentaire:

Offrant en quelque sorte une "suite" au très intéressant Red Light de Montréal du même auteur, Les bas-fonds de Montréal raconte, sous forme de chroniques judiciaires, les crimes les plus célèbres de la métropole, du début du siècle aux années 80. Qu'ils aient été élucidés, que leurs protagonistes aient été pendus, tués, emprisonnés, qu'ils aient été acquittés ou que les criminels soient toujours en cavale dans la nature, chaque chapitre nous raconte l'histoire d'un crime.

Si certains criminels sont sans scrupules et font du crime leur "travail" quotidien, d'autres affaires sont émouvantes et difficiles à juger. Les plus intéressants historiquement et socialement sont surtout les crimes commis au début du siècle. Par exemple, l'affaire Paul Bélisle. Nous sommes en plein krach boursier des années 30. Paul Bélisle veut braquer une épicerie. S'ensuit une échaffourée avec des policiers, une balle part, un policier est atteint. Bélisle est accusé. Le policier (qui ne gagnait pas un très bon salaire à l'époque) laisse une veuve et six enfants sans le sous. Bélisle, pour sa part, braquait une épicerie pour donner à manger à sa femme et son bébé... Le juré n'est pas clément, il sera pendu. Il n'a d'ailleurs pas les moyens d'aller en appel. Au début du siècle, plusieurs crimes de ce genre ont été perpétrés.

Le livre fait état de plusieurs causes intéressantes, comme celle d'un ancien procureur d'État dans la Russie tsariste venu s'installer à Montréal, d'une grand-mère qui noie ses petits-enfants pour ne pas s'en séparer, de celui qui serait notre premier tueur en série, de mafieux, de voleurs et de braqueurs à la petite semaine, d'incendiaires et de toutes sortes d'autres crimes qui n'ont en commun que deux choses: avoir causé la mort et avoir été commis pas des gens des bas-fonds de Montréal.

Ce qui est intéressant dans le livre de Daniel Proulx, c'est qu'il début chaque histoire en replaçant le contexte social de l'époque. Il nous parle de l'économie, des découvertes importantes, des manifestations ou des changements notables dans la métropole à la même époque, avant d'enchaîner avec l'histoire du crime et du criminel. Le livre se lit comme un roman ou un recueil d'histoires policières. Un bon complément au Red Light de Montréal ainsi qu'une intéressante chronique judiciaire.


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