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Délicat, délicate, délicatesse

Par Chatperlipopette
Délicat, délicate, délicatesse

Nathalie et François se sont rencontrés dans la rue: le deuxième ayant eu le courage d'aborder la première pour lui offrir un verre. Une rencontre originale qui déroule le tapis d'une union où le bonheur se conjugue au présent et se vit intensément. Le bonheur, ce feu follet que parfois on a du mal à saisir et garder. Nathalie a achevé ses études et trouvé un travail dans une société suédoise, elle s'y plaît, elle y progresse et surtout elle a charmé au plus haut degré, à son insu, son patron qui ne pense plus qu'à elle. Mais lorsque l'on est une jeune mariée heureuse et comblée, on est bien loin de s'occuper des regards admiratifs d'un homme que l'on ne remarque même pas. Le monde de Nathalie tourne autour de sa vie de couple, dans le meilleur des mondes, jusqu'au jour où le drame entre dans son univers: François meurt, renversé par une voiture, alors qu'il faisait son jogging; en quelques secondes la vie de Nathalie bascule dans le sombre de la perte de l'être cher, la spirale de la solitude et de la dépression amorce sa ronde, plus rien n'a de sens, plus rien n'est important hormis la douleur de ne plus toucher celui qu'elle aime tant. Meurtrie dans son âme, Nathalie se traîne de langueur en langueur, épuisant son réservoir de larmes, pour réagir, au bout de plusieurs mois, et reprendre le chemin du bureau. Là, Charles, son chef de service, est à l'affût et tente de la séduire avec plus ou moins (moins que plus d'ailleurs) de délicatesse; entre les regards empreints de compassion des collègues et les regards appuyés de Charles, Nathalie a la sensation d'être une étrange personne. C'est sans compter avec l'employé suédois de service, au physique pas très engageant, à la maladresse touchante et à l'humour scandinave décalé: Markus, venu s'exiler en France puis fuir l'ennui d'Uppsala.

Les ingrédients d'une comédie légère, teintée d'une pointe de gravité, sont en place pour une lecture agréable malgré les clichés, les réactions attendues des uns des autres, les truismes et autres images que l'on a vues mille et une fois. Cependant, l'écriture de David Foenkinos est agréable, sa verve amusante et le sourire, voire le rire, n'est jamais loin. Nathalie et Markus sont des héros modernes et citadins (oserai-je dire très parisiens?) surmontant, très étonnés eux-mêmes par le tour que les évènements prennent, leurs angoisses et les difficultés semées par la vie. Sont-ils crédibles pour autant? Le trop-plein de situations et d'images éculées agace parfois et ternit le côté romanesque de l'histoire: à trop appuyer sur les évidences mène parfois à une narration drôlatique biffant le sérieux des personnages. L'auteur a-t-il construit son histoire sur ce postulat comique?

"La délicatesse" est une lecture distrayante, tombée à point nommé pour égayer mon actualité "inondation".

Délicat, délicate, délicatesse

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