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GARDIENS DE L’ORDRE de Nicolas Boukhrief

Publié le 13 avril 2010 par Celine_diane
GARDIENS DE L’ORDRE de Nicolas Boukhrief
Naturalisme ne rime pas forcément avec laideur, brut avec tristesse, peinture du quotidien avec morosité, ton abattu et mines de circonstances (cernes, clopes, gueules fermés). Chez Boukhrief, la police ne se marre pas tous les jours: forcés de mener leur petite enquête en solitaire face à la lâcheté de leur hiérarchie, deux flics infiltrent le milieu de la drogue, de la nuit, du business de la came et des dangereux trafiquants. Du coup, cet homme, cette femme, filmés comme Monsieur et Madame Tout le monde par un réalisateur en permanence obsédé par l’effet du réel, par l’effort du vrai, rendent tout dix fois plus moche que la réalité, le cinéaste souhaitant accéder à une véracité, qu’il contourne sans atteindre, la faute surtout à un scénario rocambolesque, des personnages irritants et un acteur peu crédible (le numéro de l’avalage contraint de la pilule phosphorescente en pleine rue est l’exemple type de l’échec). Viennent se greffer sur cette tentative ratée de polar mi docu mi policier, l’histoire d’amour la plus hideuse et éteinte des cinq dernières années, une montagne désarmante de rebondissements aussi énervants les uns que les autres (la palme pour ces deux anti héros se la jouant gros durs au cœur des buildings et des boîtes de nuit) et des intentions cinématographiques soulignées en jaune fluo. Boukhrief n’est pas Michael Mann, il ne manie pas la DV comme lui, ne sublime pas la noirceur comme lui, et ne trouve pas dans ce petit commissariat franchouillard matière et intensité pour fusionner rythme et classe, style et sobriété.
GARDIENS DE L’ORDRE de Nicolas Boukhrief

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