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Baselitz ou la folie d'un artiste

Publié le 28 novembre 2007 par Marc Lenot

Cette rétrospective, à la Royal Academy jusqu’au 9 Décembre, est pleine de bruit, de fureur et de hurlements. Baselitz n’est pas un de mes artistes préférés, trop grandiloquent, trop obsessionnel, mais force est de reconnaître que cette exposition lui rend magnifiquement justice. Toute la culpabilité allemande, toute la redécouverte de l’histoire récente transparaissent là. La tête en bas, sa marque de fabrique à partir de 1967, n’est là que pour nous forcer à regarder, pour nous empêcher de tomber dans l’anecdote, la description, et nous faire plonger dans la toile elle-même.

Aux deux extrémités de la galerie, à gauche et à droite après l’entrée, quatre têtes inquiétantes, rouges d’un côté, noires de l’autre : c’est Oberon et son Remix de 2005 (ci-dessus). Elles nous scrutent, nous interrogent, nous culpabilisent, leur regard nous suit dans toute l’exposition.

Tout est pandemonium, folie, désordre. le plus oppressant est la salle “45” (1989; vue partielle ci-contre), où vingt grands panneaux de bois peints a tempera montrent autant de têtes renversées; le bois est rayé, griffé, la matière même apparaît sous la peinture, les têtes sont informes. Dans la même salle, deux Femmes de Dresde, la ville martyre sous les bombes, deux statues de bois brut où les traces de scie sont bien visibles, montent la garde.

Ici et là, les nouveaux héros, bergers ou partisans, hommes jeunes et déterminés, tentent d’apporter une lueur d’espoir (The Shepherd, 1965). Mais ce sont les fragments, pieds ou mains, qui hanteront votre esprit ensuite: artefacts de peintre ou organes mutilés ? Voici Third P.D. Foot (1963). Une des expositions les plus dérangeantes vues depuis longtemps. Lisez ici et .


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