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Un primeur parmi les primeurs, et confirmation

Par Florentw
Voilà, la saison du thé nouveau, shincha, est bel et bien commencée !
Les marchés au thé sont ouverts, et les thés "normalement hâtifs" de Kagoshima déboulent petit à petit sur les étales. Parmi eux, Yutaka-midori san and Co. Le premier à être arrivé chez Maruyama-en, sur réservation, est sans trop de surprise, un Yutaka-midori, 2000 yens (en général les plus cher arrivent les premiers, parce que plus la cueillette est hâtive, plus grande est la qualité du thé), en provenance de Chiran 知覧 (Minami-Kyûshû). Très doux, riches en umami, fort, joli, affirme clairement son identité de Yutaka-midori. Malgré cette très bonne qualité, j'ai été un peu déçu qu'il ne s'agisse pas, comme l'an dernier, d'un Ooiwase, cultivar que je n'ai encore jamais goûté.
Mais le fait est que je ne vais pas blâmer le patron pour cela, car on n'a pas forcement ce que l'on veut sur les marchés, surtout lors d'une année comme celle-ci, où entre le givre et les cendres du Sakurajima (voir mon billet précédent) exercent une mauvaise influence sur la qualité, et que donc, les prix augmentent !
Oui, c'est confirmé, les dégâts sont importants (ils en parlent même aux infos, et croyez mon quand je vous dis que ce n'est pas souvent que le thé intéresse les infos !), les thés de qualité se font donc plus rare sur les marchés, le choix est moins important, et porte sur des thés que les producteurs lâcherons qu'à prix d'or.
Vu qu'il semble que les thés de montagnes seront moins toucher par les difficultés climatiques, je suis bien content d'avoir réservé un thé de Tenryû 天竜, Shizuoka. Arrivage mi-mai.
Pour l'instant, restons sur les sencha hâtifs, comme toujours Monsieur Takau sait dénicher les raretés.
Je vous présente le petit Shuntarô kun. Un nouveau, qui vient d'entrer en première année.
Un thé primeur parmi les primeur, c'est un sencha triplement nouveau.
D'abord, et bêtement, parce que c'est un shincha, bien sûr.
Aussi, c'est un très hâtif de Kanegashima (voir article précédent). Disponible fin les derniers jours de mars.
En enfin et surtout parce que Shuntarô (le naming est vraiment mauvais, probablement le plus mauvais de l'histoire des cultivars japonais !) est une variété toute nouvelle, c'est la première année où elle est exploitée, par un seul producteur.
Un primeur parmi les primeurs, et confirmation
Vous me voyez en fait dans une extrême difficulté pour parler de ce thé. Le choix fut fait de n'y toucher que très peu, un hi-ire super léger, juste de quoi réduire un minimum le taux d'humidité qui reste dans le ara-cha, et triage de la poudre. Le but, profiter de ce tout nouveau cultivar avec un thé presque "cru". (Voir ici pour la fabrication d'un sencha)
Donc, quelque chose de très proche du ara-cha, thé brut, or, l'occasion de se frotter à du ara-cha est très rare.
Un primeur parmi les primeurs, et confirmationAinsi, son parfum est celui très "vert" qui embaume les usines à thé.
Un primeur parmi les primeurs, et confirmation
C'est un futsu-mushi sencha, les feuilles sont donc de bonne taille, un léger lustre. Après, la phase de finition réduite au minimum, il est évident que les feuilles ne sont pas uniformes. Toujours est-il qu'elles sont de taille plutôt importante, pour cette raison, le temps d'infusion sera long, plus d'une minute sans aucun doute, et, en fait, après test, 1 minute 20 n'est pas de trop. En ce qui concerne la température de l'eau, le classique 70°C m'a semblé trop faible, 80°C lui donne plus d'impact, fait ressortir son parfum, et ne laisse place à aucune astringence.
Quoi qu'il en soit, c'est un thé avec une douceur très pleine, à la saveur insaisissable, même s'il reste léger, mais cela est dû au fait qu'il n'y ai presque pas de hi-ire. Bref, je vous l'ai dit, je ne sais quoi dire de ce thé. Si, une chose est toujours facile à faire : parler des défauts. Shuntarô ku en à un flagrant, même si la photo ne le trahi pas. Des petites particules brunes en suspension dans la liqueur. Est-ce inhérent à cette variété (ce qui lui vaudra d'être vite oubliée), ou seulement un défaut dans la fabrication ?
Un primeur parmi les primeurs, et confirmation
Aussi, phase finale de séchage très faible oblige, il se conserve très mal. Au bout d'une semaine, le parfum des feuilles sèches s'étaient déjà altéré.
Un primeur parmi les primeurs, et confirmation Après deuxième infusion
Dur pour moi de me faire une idée. De toute façon, personne n'est capable de dire comment va évoluer une nouvelle variété avec le temps...rendez-vous dans 5 ans environ...
Il n'en reste pas moins, qu'il s'agit d'un thé agréable, léger et doux, mais qui ne vaudrait pas sont prix si ce n'était pas une telle rareté. J'espère néanmoins avoir l'occasion l'an prochain d'y re-goûter, avec une phase de finissage complète, pour voir ce que ce jeunot à dans le ventre...espérons donc qu'il passe en deuxième année ! Avec le thé, si les résultats sont trop mauvais, pas de redoublement possible, c'est le renvoi immédiat.

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