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Atelier sonore « Fais un bébé » : maybe it doesn’t work with Canadian skin?

Publié le 16 avril 2010 par Paule @patty0green
Atelier sonore « Fais un bébé » : maybe it doesn’t work with Canadian skin?

Ok, c’est embarrassant :

Je viens d’assister au workshop « Make a Baby » avec les Lucky Dragons, musiciens/artistes audio-visuels dans le cadre du festival Communikey qui se déroule présentement à Boulder. Le workshop tournait autour d’une petite machine, inventé par les artistes, servant à faire de la musique avec son corps. On s’agglutine tous autour de cette petite chose qui ressemble à une carte de son et qui est branchée à un ordinateur et au logiciel max/msp. Des ondes électromagnétiques sont propulsées hors de la machine et c’est en « manipulant » ceux-ci que l’on crée une symphonie. On essaie, avec nos mains, nos pieds et le reste de notre corps de comprendre la forme de cette « chose invisible » rendue audible par je ne sais trop quel processus. C’était superbe de voir, et par le fait même d’entendre, 10 personnes tenter de cerner l’indiscernable dans la grande salle appelée le blackbox. J’ai eu cette vague impression que, pour ma part, ma présence n’affectait pas le champ magnétique, mais je ne m’en suis pas trop fait avec cette histoire, car je ne voulais pas avoir l’air parano.

Ensuite, nous avons enregistré nos voix pour créer différents sons et l’un des artistes a branché 4 fils à l’intérieur de la petite machine. Lorsque nous prenions les fils par l’autre bout, la symphonie, créée à partir de nos propres sons, prenait forme. En fait, ces fils hypersensibles sont créés pour réagir à la peau. Chacun ayant une peau différente, les sons émis sont multiples. Si l’on touchait quelqu’un qui tenait le fil, cela changeait la fréquence et nous étions alors encouragés à tous nous toucher pour créer une pièce originale. Le concept comme l’expérience étaient superbes. Sauf que, pour une raison que j’ignore, les fils ne réagissaient AUCUNEMENT à ma peau. J’étais la seule! Mon collègue s’est tourné vers moi, après avoir essayé plusieurs fois d’engendrer un son en me touchant (j'ai même remarqué qu'il essayait de le faire en douce) : « are you dead Paule? ». « Euh, maybe » que j’ai dit. L’autre collègue à ma droite semblait aussi un peu ébranlé.Ma présence n’influençait aucunement le champ magnétique, je n’avais pas rêvé. J’avais le fil dans les mains et le moniteur projeté à l’écran ne réagissait pas du tout : « 0 ». Je commençais à paranoïer un peu, comme dans les vieux films d'horreur poches où les gens ne se voient soudainement plus dans le miroir...

Le problème avec ces engins, c’est qu’ils sont créés par des artistes. Alors, quand on demande aux créateurs pourquoi ça ne marche pas, ils ne savent pas : « you know, some people are just more conductive than others ». En fait, l’artiste croyait que je blaguais, ilne croyait d’abord pas que ça ne fonctionnait vraiment pas…Mais l’évidence était là! On a tout essayé : rien à faire! Même moi toute seule avec les fils : rien ne bougeait! Pas même une petite fréquence! Je me suis sentie un peu embarrassée. C’est pas le fun d’être la weirdo de la gang, je suis déjà la « pas américaine », la Canadienne qui a dont ben un drôle d’accent pour une anglophone (le Québec est une île de l’Océanie). La, pour pas être dans la gang, je l’étais pas pentoute! J'étais le fantôme de service, j'avais envie de dire : "BOO hin hin hin, yé révien dé cimétière, quelqu'in veut mé toucher?"

Je me suis mise à faire quelque chose qu’il ne faut pas faire dans la vie : chercher la différence entre moi et mes collègues. J’ai alors dit naïvement : « maybe it doesn’t work with Canadian Skin? » Les gens ont bien ri, évidemment, c’était absurde. Puis ensuite, je me suis dit que ce devait être le métal dans mon poignet, qu’il prenait toute la charge ce méchant métal. Non, impossible. À Boulder, les métaux dans le corps, c’est chose commune (accidents de snowboard). Par exemple, dans la gang de mon séminaire qui participait au workshop, il y a deux autres personnes qui ont une cicatrice comme la mienne et les fils marchaient pour eux : même à travers les vêtements. Je me suis dit, ok, je suis dans un mood assez positif ces temps-ci, peut-être que les fils portent une charge très négative : ça s'annule? Mais c’est métaphorique tout ça, pas physique. C’est peut-être parce que je vais être menstruée (vous savez, le fer et tout ça)? Ok, ça a vraiment pas rapport. Je deviens ridicule. Je suis à court d’idées, si quelqu’un a une autre hypothèse, j’aimerais vraiment la savoir…suis totalement mystifiée.

Un effet de présence sur toute la ligne...

PS : Désolée pour ceux qui me lisent normalement dans leur boîte courriel, je viens de me rendre compte que ce billet ne télécharge pas normalement. Il y a quelque chose dans le code, mais je n'arrive pas à voir quoi.... : tout est étrange aujourd'hui!


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