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Pardonner, tyrannie ou libération - Sylvie Tenenbaum - Extraits

Par Karineetseslivres

Pardonner, tyrannie ou libération
Pardonner, tyrannie ou libération
de Sylvie Tenenbaum est un livre que fait voyager Antigone.
En le lisant, j'ai noté quelques extraits que j'ai trouvé très intéressants et que je souhaite vous faire partager.


"Les parents nocifs, nuisibles ou prédateurs, qui ne font que manipuler les émotions et les sentiments de leurs enfants, interdisent implicitement à ces derniers de parvenir à une conscience claire de leur réalité douloureuse. Ce sont des "voleurs de lumière". Je les appelle depuis bien longtemps les voleurs d'âme" ou "voleurs d'enfance". Alors que les enfants n'attendent qu'une seule chose : être aimés par leurs parents, et que cet amour soit traduit en actes. Cet amour, ils le recherchent éperdument, malgré et en dépit des humiliations, moqueries, négligences, coups et pire encore,... le manque d'amour. Jamais ils ne renoncent et cette quête dure, pour beaucoup, toute leur vie : aussi bien dans les relations amoureuses qu'ils voudraient "réparatrices", que dans leur ie professionnelle avec un patron qu'ils transforment en père idéalisé, etc. Et si, enfants, ils obéissaient à l'injonction de demander pardon à tout bout de champ, c'est parce qu'ils gardaient l'espoir de recevoir un peu de cet amour tant espéré." (page 40).
"La reconstruction n'est possible, pour chaque être humain, que sur une assise solide : la vérité sur les événements et les émotions. Seule cette vérité constitue une base suffisamment efficace." (page 50).
"Apprendre à renoncer à des parents parfaits, à une histoire de vie idéale ; à accepter d'avoir vécu de graves tourments (et non les tourments eux-mêmes) sont les seules voies possibles pour sortir de ces émotions quand elles deviennent destructrices, pour vivre malgré un passé douloureux." (page 57).
"Le travail thérapeutique consiste, pour une grande part, à comprendre son psychisme, son fonctionnement ; à dépasser ce passé après l'avoir réparé. L'idée directrice étant de mieux se connaître afin de vivre selon sa véritable personnalité." (page 58).
"Lorsque des parents font souffrir leurs enfants, ces derniers consacrent inconsciemment une grande part de leur énergie à effacer tous les souvenirs de ce qu'ils ont subi : refoulés aux tréfonds de leur mémoire, ils sont absents de leur conscience. Pourtant, devenus adulte, ils ne parviennent pas - comme empêchés, entravés - à vivre comme ils le désirent. Qu'il s'agisse de leur vie affective, relationnelle ou même professionnelle, ils sont comme perdus et rencontrent bon nombre d'obstacles à leur épanouissement." (page 70).
"Les carences affectives, surtout si elles ont été accompagnées de mauvais traitements, ont toujours pour conséquence un manque d'estime de soi - le narcissisme n'ayant pas pu s'étayer sur un terrain psycho-affectif propice. Tous en effet ont une bien piètre estime et un fort désamour d'eux-mêmes - quand il ne se détestent pas. Ces sentiments génèrent des "sabotages" qui ne font qu'aggraver leur manque de confiance en leurs compétences. Ce qui, bien sûr, les amène à l'échec dans bien des domaines importants de leur vie. Leurs histoires d'amour tournent court : certains sont attirés par des prédateurs (ils leur sont si familiers !), ou par des "victimes de la vie" qu'ils voudront "sauver", réparer, s'installant ainsi dans des relations fusionnelles et co-dépendantes,ou bien ils auront si peur de l'intimité qu'ils resteront solitaires et désespérés." (page 73).
"Un adulte ne peut pas avoir confiance en lui si, enfant, on ne lui a pas permis de comprendre les relations de cause à effet entre un événementet les réactions émotionnelles qu'il a engendrées. Il ne pourra pas se faire confiance, il doutera de ses facultés de compréhension, il ne se donnera pas le droit à l'erreur. Nombreux sont les patients qui ne sont pas en mesure de faire le lien entre ce qu'ils ont vécu dans leur enfance, leur adolescence, et leurs problèmes actuels. Certains refusent catégoriquement ce lien tandis que d'autres peinent à l'admettre. La plupart estiment qu'il n'est ps possible que l'influence de leurs douleurs d'autrefois soit encore si puissante dans leur vie d'aujourd'hui." (page 74).

"Culpabilité qui va générer le désamour d'un soi coupable, qui à son tour mène directement à la dépression.
La dépression n'est pas la seule issue pour l'enfant grandi, il peut aussi mettre en place des comportements autodestructeurs : il sabotera ses relations, entretenant ainsi sa colère contre tous ceux qui décidément refusent de le comprendre ou lui veulent du mal."
(page 77).

"Les enfants qui ont subi (...) des violences verbales et / ou physiques (...) sont des enfants littéralement rongés par la colère, la rage, la haine. (...)
Totalement dépendants de leurs parents, les enfants sont seuls, restent seuls, sans aucun secours possible. Ils sont enfermés dans leur cauchemar et leur rage."
(page 77).
"Ce refoulement (par définition involontaire, non décidé), qui peut durer toute une vie, constitue la meilleure défense, la meilleure protection devant tant de souffrance. Il peut être tellement puissant que l'enfant finit parfois par développer ce que l'on appelle un faux-self, c'est-à-dire qu'à force de faire comme s'il était quelqu'un d'autre, en tous points conforme aux attentes de ses parents, il refoulait du même coup sa véritable personnalité." (page 81).

Merci encore à Antigone qui fait voyager ce livre, que je qualifierais d'indispensable.


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