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Les Sucre et les Larmes : Bref essai d’histoire et de mondialisation.

Publié le 17 avril 2010 par Halleyjc

Pour ceux qui n'ont pas pu assister à la Conférence de Pierre Dockès.

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La canne à sucre sur le monument consacré à
l'arrivée des premiers indiens en Guadeloupe

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Place de la Victoire à côté de la Darse

Présentation de l’ouvrage : Les Sucre et les Larmes : Bref essai d’histoire et de mondialisation.

Editions Descartes et Cie, Paris, 2009. Bisdary, Archives départementales par Pierre Dockès.

Jeudi 15 avril, Pierre Dockès nous a présenté son dernier ouvrage : Le sucre et les larmes : Bref essai d’histoire de mondialisation, Editions Descartes et Cie, à Bidsdary, aux archives départementales de la Guadeloupe à l’initiative de la Société d’histoire de la Guadeloupe.

   Après avoir rappelé l’origine indienne de la canne à sucre, découverte dans l’Antiquité par Alexandre le Grand, il a retracé le chemin parcouru par cette culture. Son mode d’exploitation s’est faite dès le XIIe siècle au Proche-Orient sur un modèle basé sur l’esclavage. Ce modèle, ce paradigme, a été reproduit parallèlement par les Croisés, dans le monde méditerranéen chrétien (Rhodes, Crète, Sicile…) avec des esclaves issus du monde slave, origine du mot esclaves et dans le monde arabo-musulman (Egypte, Lybie, Afrique du Nord, sud de l’Espagne, Baléares) par des esclaves de diverses origines, dont l’Afrique.

Avec les Espagnols et les Portugais, ce modèle a été reproduit dans les îles atlantiques, Madères, Canaries puis en Amérique avec l’arrivée de Christophe Colomb dont la belle famille avait des intérêts dans la production de sucre à Madère. Dès son deuxième voyage, il amena des plants de canne à sucre et lors de son troisième voyage, il avait avec lui 300 personnes spécialistes de la culture de la canne à sucre.

La « recette » pour produire de la canne avec profit, basée sur l’esclavage, se répandit dans le monde américain.

La mondialisation, notion dont on parle aujourd’hui, fut présente au XVIIIe siècle et au XIXe siècle à travers le sucre. Elle rebondit aujourd’hui avec la production de méthanol.

Cependant, les centres actuels de production sont diversifiés pour le méthanol, avec le Brésil qui a produit 612,2 millions de tonnes de cannes en 2009, puis l’Inde, la Chine, la Thaïlande, le Pakistan. La production caraïbe avec Cuba et Saint-Domingue est devenue secondaire. Toutefois, les centres de décisions économiques restent New-York, Londres et Paris dans le cadre d’une dérèglementation qui rend les cours volatiles en fonction du cours du pétrole. Les pays comme le Brésil, qui ont tendance à s’orienter vers la monoproduction risquent de se trouver à court terme en grandes difficultés économiques et sociales. Pour ce dernier pays, les capitaux sont brésiliens, mais aussi américains et français, et la culture se fait avec 400 000 employés très pauvres.

  

Aux Antilles françaises, la production qui avait été protégée jusqu’à présent, est en danger depuis qu’en 2007, l’OMC a imposé le libre marché. La production déjà réduite risque encore de diminuer. En 2009, elle fut de 400 000 tonnes pour Gardel et 98 000 t pour Marie-Galante.

Le mode de production, tel que nous l’avons connu (esclavages, engagement, paysannerie pauvre) n’est pas une fatalité dans la production de sucre. En Inde, il a toujours été basé sur une paysannerie libre, en Australie, sur de grandes fermes mécanisées, en Thaïlande, sur une petite paysannerie et des fermes capitalistes mécanisées et en Chine du sud par une paysannerie pauvre.

La présentation s’est conclue avec les questions posées par l’assistance et a permis à l’auteur de préciser des points qu’il avait évoqués dans sa présentation.

Avec la bienveillante autorisation de la Société d'Histoire de la Guadeloupe. 


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